Coureur du mois : Éveric Lauzière

Lorsque vous rencontrez pour la première fois Éveric Lauziere, ambassadeur de l’Équipe Formidable de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, membre de Courez Ottawa et marathonien chevronné pieds nus, voici ce qui vous vient à l’esprit :

Plein de cran. Positif. Motivé. Drôle.

Ce père de trois enfants a de l’efficacité à revendre et des tonnes d’enthousiasme à partager. Il n’a donc pas le visage de la dépression. « La communauté de coureurs m’a aidé à retrouver ma santé mentale », avoue Éveric.

Il est fermement convaincu que la discipline, la structure et, surtout, l’objectif associés à la course sur longue distance ont été des facteurs essentiels dans sa réadaptation après une longue période dépressive.

« La plupart des troubles de santé mentale passent inaperçus », explique-t-il. « Parfois, il n’y a pas de signes de souffrance, ce qui contribue à l’isolement et à la détérioration des symptômes. »

La course n’a pas toujours été primordiale dans la vie d’Éveric. Il avoue avoir été un enfant sédentaire et qu’il détestait tellement les cours d’éducation physique qu’à l’adolescence, il allait se cacher dans le bois pour fumer pendant les séances de course de fond.

Ce n’est qu’après la naissance de son premier enfant, lorsqu’il s’est rendu compte qu’il avait pris beaucoup de poids et qu’il était vraiment en mauvaise forme physique, qu’une saine alimentation et l’exercice ont pris le dessus. Courir derrière la poussette était devenu une habitude quotidienne.

« Les endorphines libérées après un effort physique aident définitivement à améliorer l’humeur d’une personne », souligne Éveric, bien que le temps passé avec son fils était encore plus bénéfique. « Il aimait tellement se promener. Il me disait toujours qu’il voulait aller courir avec papa. C’est rapidement devenu une passion pour moi. C’était le genre de modèle que je voulais inculquer à mes enfants et le type d’homme que je voulais être également. »

Everic-course-préférésSon trajet pour se rendre au travail comprend l’un de ses itinéraires de course préférés : il fait la première partie avec ses enfants et la deuxième seul, après les avoir déposés à l’école et à la garderie.

Au début de sa carrière de coureur, Éveric a commencé comme la plupart d’entre nous, c’est-à-dire en achetant une paire de souliers de course traditionnels, bien coussinés. Malheureusement, il se blessait régulièrement malgré le fait qu’il investissait une fortune dans ses espadrilles, justement dans le but d’éviter les blessures.

Plutôt que de se décourager ou de se frustrer, il a fait des recherches. Avec l’aide de Blaise Dubois, du La Clinique du coureur, il a appris que « moins est souvent mieux ».

Il a acheté sa première paire de chaussures de course minimalistes, le modèle Minimus MR00 de New Balance. « Ma carrière de coureur a pris son réel élan à ce moment-là. Je ne me suis plus blessé, j’ai fait mon premier marathon et j’ai même progressé jusqu’à un ultra-marathon la même année », précise-t-il.

Depuis, l’intérêt d’Éveric pour les espadrilles minimalistes a pris littéralement vie. Il est devenu un membre actif de la sous-communauté mondiale en ligne des coureurs pieds nus, minimalistes ou en sandales, qui l’a soutenu alors qu’il explorait les bienfaits de la course pour son bien-être.

« Vous vous retrouvez à l’essayer avant même d’y avoir pensé », dit-il en riant. « Par contre, après à peine un kilomètre à courir pieds nus sur l’asphalte, j’ai eu de DOULOUREUX REGRETS. J’avais les pieds en sang et je me suis dit que plus jamais… Jusqu’à la prochaine tentative! »

Pour Éveric, courir pieds nus semble « approprié » comparativement à la course en souliers, bien qu’il reconnait qu’il s’agit d’un sport totalement différent, qui mobilise différents muscles et nécessite un nouveau synchronisme entre la vue et les mouvements.

« Les humains sont le prédateur suprême en raison de leur capacité à surpasser toutes les proies et du fait que leur endurance est principalement attribuable à l’efficacité extrême de leurs pieds », explique-t-il. « La prochaine fois que vous voyez un enfant jouer et courir pieds nus, prenez le temps d’analyser à quel point cela semble facile et naturel (voire instinctif) pour eux. C’est exactement comment se sentent les coureurs pieds nus : une pure joie infantile et la liberté qui y est associée. »

Everic

En dépit de sa préférance pour la course sans souliers, le climat canadien rend impossible la course nus pieds durant toute l’année. Lorsque les températures chutent sous les 4°C, Éveric transitonne vers les XeroShoes, ses chaussures et sandales favorites.

Lorsqu’il a retrouvé la forme après quatre années de dépression, Éveric a voulu partager sa passion et il a envisagé toutes les façons dont il pourrait le faire et s’impliquer davantage dans la communauté des coureurs.

« Je voulais payer au suivant puisque la communauté m’a soutenu pendant cette période difficile de ma vie », mentionne-t-il. Lorsque l’appel de candidatures pour les ambassadeurs de l’Équipe Formidable de 2017 a été publié, Éveric savait exactement que c’était ce qu’il recherchait.

« En tant que membre de l’Équipe Formidable, j’ai la chance d’encourager des non-coureurs à entreprendre l’entraînement pour leur première épreuve, de motiver les coureurs à respecter leur programme d’entraînement même en hiver et de créer du contenu inspirant, en plus de promouvoir le bilinguisme et l’unité nationale », explique-t-il. « L’expérience a dépassé mes attentes. »

Heureusement pour toutes les personnes intéressées à participer à la prochaine édition de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, Éveric sera de retour pour appuyer les coureurs de tous les niveaux à atteindre leur meilleure forme physique et mentale. Son conseil pour les débutants?

« Amusez-vous! Si une activité ne suscite pas de joie, faites une Marie Kondo de vous et jetez cette activité hors de votre vie! »

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