Peres Jepchirchir, championne du monde en titre de demi-marathon, courra le 10K d’Ottawa

Par Justin Lagat

La coureuse d’élite kényane Peres Jepchirchir ne tarit pas d’éloges à propos du 10K d’Ottawa, une épreuve phare de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa.

« Le 10K d’Ottawa est une belle course bien organisée. Quand j’y ai participé l’an dernier, je n’ai ressenti aucune douleur, je n’ai pas eu de point et je n’ai vécu aucun autre problème typique des autres courses. J’ai vraiment aimé mon expérience », affirme l’athlète de 22 ans, une étoile montante de la course de fond.

« Je ne sais pas pourquoi j’aime tant courir à Ottawa, ajoute-t-elle, mais je trouve que la météo là-bas a quelque chose de magique. »

Jepchirchir a hâte de revenir à Ottawa pour la Fin de semaine des courses Tamarack, les 28 et 29 mai, où elle prendra part au 10K. Elle garde de bons souvenirs de sa course de 2015, notamment grâce à son travail d’équipe avec Gladys Cherono. Mais elle dit qu’elle avait des croûtes à manger et qu’elle a parfois appris à la dure.

« L’an dernier, j’ai fait l’erreur de boire de l’eau après environ 8 kilomètres, et Cherono en a profité pour creuser l’écart. Plus tard, elle m’a expliqué que pour les courses de 10 kilomètres ou moins, il valait mieux bien s’hydrater avant pour ne pas avoir à s’arrêter aux postes de ravitaillement », raconte-t-elle.

Grâce aux leçons apprises pendant ses premières compétitions internationales et aux conseils de Gladys Cherono et d’autres athlètes chevronnés qu’elle côtoie, Jepchirchir dit courir mieux et être en voie de devenir une championne du monde de la trempe de Cherono, sa mentore.

Nouvelle venue sur le circuit, Jepchirchir établit un nouveau record personnel presque chaque course.

« J’abaisse mes meilleurs temps depuis 2014. L’an dernier, j’ai couru le 10K d’Ottawa en 31:18, mon meilleur temps jusqu’à ce que je coure le Grand Prix de Prague en 30:55. J’espère être encore plus rapide à mon retour à Ottawa en mai », affirme-t-elle.

Jepchirchir espère que les femmes travailleront en équipe cette année pour battre les hommes et ainsi remporter la compétition des sexes du 10K. Les femmes prennent le départ environ trois minutes avant les hommes, et la première personne à franchir la ligne d’arrivée obtient un boni.

« L’an dernier, même si Gladys a remporté la course, les hommes ne m’ont jamais rattrapée, se remémore Jepchirchir. Je ne sais pas encore quelles autres femmes seront là cette année, mais je compte travailler avec elles pour que nous ayons le dessus encore une fois. »

De retour à Ottawa comme championne du monde

Jepchirchir n’en revient pas encore de sa victoire aux Championnats du monde du demi-marathon à Cardiff, au pays de Galles, le 26 mars 2016. Lorsqu’elle a franchi la ligne d’arrivée, elle a dû retenir des larmes de joie.

« Je m’étais très bien préparée pour les Championnats du monde du demi-marathon et je sentais que j’étais en forme. Mais je ne pensais pas gagner, car d’autres concurrentes avaient de meilleurs marques personnelles et avaient mieux performé lors de grandes compétitions. Je pense surtout à Cynthia Limo, qui m’avait battue en février au demi-marathon RAK [aux Émirats arabes unis] : elle avait terminé première et moi, quatrième », explique Jepchirchir.

« Plus la course avançait, plus le rythme m’avantageait. Nous avons couru les 10 premiers kilomètres en 32 minutes, et je me suis rappelé que mon entraîneur m’avait déjà dit qu’il croyait que mon corps performait bien à vitesse constante. Quand la course commence graduellement et que la cadence demeure stable, c’est à mon avantage. Ça m’a donné de l’espoir pour la deuxième moitié du parcours », affirme Jepchirchir.

Jepchirchir s’est fait connaître comme coureuse de calibre international lors de l’épreuve Nike Discovery Kenya 10K à Eldoret, en 2014. Peu après, l’agence d’athlètes d’élite de Gianni Demadonna l’a prise sous son aile.

« Gianni lui-même était au Kenya quand j’ai couru le Discovery 10K et quelques autres épreuves locales de cross-country, et mes performances l’ont beaucoup impressionné. Il m’a même dit qu’il était content de m’avoir vue courir de ses propres yeux au lieu qu’on lui ait simplement communiqué mes résultats », raconte Jepchirchir.

Si la plupart des athlètes de Gianni Demadonna s’entraînent à Iten, au Kenya, Jepchirchir trouve que le climat y est peu favorable. Après des discussions avec son entraîneur, elle a donc opté pour Kapsabet, une ville à plus basse altitude. Elle s’entraîne surtout avec Vincent Koech, qui lui impose la cadence à suivre.

Bien que ses frères et sœurs ne soient pas aussi mordus de course qu’elle, Jepchirchir croit qu’il y a un certain talent naturel dans sa famille.

« Ma grand-mère vient de la même famille que le légendaire Kipchoge Keino [double médaillé d’or olympique en athlétisme]. Mais en course, je pense que le talent brut ne suffit pas; il faut travailler fort. Peut-être que mon succès va montrer à mes jeunes frères et sœurs qu’ils peuvent exceller eux aussi et leur donner le goût de s’entraîner sérieusement », explique-t-elle.

Après le 10K d’Ottawa, Jepchirchir espère représenter le Kenya au 10 000 mètres lors des Jeux olympiques d’été de Rio.