Les années 2000 : nouveau millénaire et Marathon d’Ottawa
Le début du nouveau millénaire a apporté son lot de fébrilité… et même de trépidation. Avec la « menace du bogue de l’an 2000 », les gens tout autour du globe avaient peur que la fin du monde survienne. Bien que ce ne soit jamais arrivé, la première décennie du deuxième millénaire a connu de grands changements.
Par exemple, Apple a changé la façon dont nous écoutions la musique avec le lancement du célèbre iPod en 2001. Les lecteurs MP3 étaient un « indispensable » pour bien des coureurs, et les écouteurs blancs sont devenus l’accessoire le plus populaire chez les participants du Marathon d’Ottawa. Mais ce n’était pas le seul changement notable.
Début du règne des Africains
2000 a été la dernière année où un Canadien est monté sur le podium du Marathon d’Ottawa. Bien que Bruce Deacon, qui s’est rendu aux Jeux olympiques à deux reprises, a participé à son premier Marathon d’Ottawa en 1979 à l’âge de 12 ans, c’est finalement 21 ans plus tard que le coureur d’Ottawa l’a remporté. Mais Bruce sera le dernier Nord-américain à remporter le titre de champion chez les hommes. (Il a terminé à la deuxième place les deux années suivantes et a terminé parmi les meilleurs coureurs dans la deuxième moitié de la décennie des années 2000.)
En 2001, Joseph Nderitu, du Kenya, est devenu le premier Africain à remporter le Marathon d’Ottawa, ce qui marque le début d’une nouvelle ère. Sauf en 2000, les coureurs africains ont invariablement gagné chez les hommes au cours de la première décennie du millénaire. Nderitu a d’ailleurs remporté l’épreuve trois années consécutives. Son compatriote David Cheruiyot a quant à lui monté sur la plus haute marche du podium en 2005, 2007, 2008 et 2009.
Chez les femmes, Lioudmila Kortchaguina était la coureuse à battre. Elle a gagné l’épreuve en 2002 et à trois autres reprises avant la fin de la décennie, ce qui est plus que toute autre femme dans l’histoire de l’événement. En 2006, elle a terminé en 2:29:42, battant ainsi le record de parcours datant de 22 ans établi par Sylvia Ruegger en 1984. Il faudra attendre douze ans avant qu’une autre Canadienne remporte l’épreuve après Kortchaguina puisque les Marocaines et les Éthiopiennes commenceront à dominer.
Même course, nouvelle date
En 2004, pour le 30 e anniversaire du Marathon, nous avons apporté de petits changements. La date a été repoussée à la fin mai, afin qu’elle ne coïncide plus avec le weekend de la fête des Mères. Le parcours a aussi été modifié. L’ancien comprenait deux boucles et a été remplacé par un tracé interprovincial qui permet aux participants de traverser deux ponts entre Ottawa et Gatineau et d’admirer neuf majeures attractions touristiques de la région.
Le changement de date avait pour but de donner plus de temps aux participants pour s’entraîner dans des conditions printanières et pour éviter d’avoir à fermer des rues lors de la fête des Mères. L’heure de départ a aussi été changée (7 h au lieu de 8 h) afin de commencer lorsque la température est plus fraîche et de pouvoir rouvrir les rues plus tôt pour les citoyens.
Un différent type de record
Pour certains participants, le fait de terminer le Marathon d’Ottawa n’était pas le but ultime dans les années 2000. La participation faisait partie d’un objectif plus grand. En 2005, Chris Baron d’Oakville (Ontario) a sauté à la corde sur l’entièreté du parcours du Marathon dans l’espoir de battre un record Guinness. Baron a réussi : il a sauté à la corde sur 42,2 kilomètres en 4:49:39:05, brisant ainsi le record établi par le Guatémaltèque Carlos Lopez en 1995. Mais le faire une fois n’était pas suffisant. En effet, Baron est revenu en 2007, et il a battu son propre record par plus de 20 minutes.
En 2009, Gavin Lumsden a choisi sa ville natale dans sa quête visant à participer à un marathon dans une ville commençant par chacune des lettres de l’alphabet. L’idée a germé en 2004, après que Lumsden ait terminé son premier marathon à Amsterdam en October et son deuxième à Berlin. Donc après avoir participé à des marathons pour les lettres « A » et « B », il a décidé de continuer et de faire un marathon pour chacune des lettres restantes de l’alphabet. Même si le « O » est la 15 e lettre de l’alphabet, le Marathon d’Ottawa était le 26 e et dernier marathon auquel Lumsden a participé.
Courir pour une raison spéciale
Pour Angelo Talluto, sa participation au Marathon d’Ottawa ne concernait pas tant la course : il s’agissait plutôt d’une façon de célébrer le fait qu’il était en vie. À 30 ans, alors qu’il venait juste de se marier et qu’il était sur le point d’accueillir son premier enfant, l’homme de Toronto a appris qu’il avait une tumeur au cerveau. Après avoir subi une chirurgie, il s’est promis de courir un marathon s’il se rétablissait complètement. Et ce fut le cas! À peine 11 mois plus tard, Talluto a terminé le Marathon d’Ottawa de 2003, devant son épouse et son fils qui l’encourageaient aux abords du parcours.
Le Major Jay Feyko a été un autre coureur remarquable, qui s’est inscrit au Marathon pour une raison bien spéciale. En 2004, il a été gravement blessé par un kamikaze en Afghanistan. Des éclats de la bombe ont déchiré son genou et son épaule et l’ont même rendu aveugle de l’œil droit. Feyko avait participé au Marathon d’Ottawa avant son accident et s’était remis à la course dans le cadre de sa réhabilitation. En 2006, il a de nouveau participé au Marathon. « Je voulais redevenir la personne que j’étais avant l’accident », explique-t-il.
L’invasion des lapins
Les « lapins de cadence » ont fait leur apparition au Marathon d’Ottawa en 1998. Mais ce n’est pas avant les années 2000 que le programme a pris son élan.
Hilda Beauregard a proposé de demander à des marathoniens expérimentés d’aider les autres coureurs à respecter le temps qu’ils se sont fixé. L’employée du Coin des coureurs avait vu des lapins au Marathon de Chicago et a discuté avec le fondateur du Coin des coureurs, John Stanton, et le directeur de course de l’époque, Jim Robinson, afin de lancer un programme semblable à Ottawa.
Les lapins ont pour responsabilité de terminer l’épreuve dans les 30 secondes de leur temps visé, et le lapin qui est le plus près de son temps reçoit une marque de reconnaissance.
« Nous tenons un concours amical appelé “Courir pour des carottes” », explique Mark Wigmore, organisateur en chef du programme depuis 2008. « Nous remettons un sac de carottes aux lapins qui ont terminé le plus près de leur temps ainsi qu’une paire d’oreilles dorées à porter pendant l’épreuve de l’année suivante. »
Aujourd’hui, les lapins de cadence du Coin des coureurs qui sillonnent les parcours de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa forment la plus grosse équipe de lapins au Canada. Chaque année, près de 60 coureurs portent fièrement leurs grandes oreilles afin d’aider les autres participants à garder le rythme.
Faits intéressants sur les éditions des années 2000 :
- Avec le lancement de la populaire trottinette Razor, les organisateurs ont ajouté un événement avec trottinettes en 2001.
- En 2006, 14 coureurs ont accidentellement réduit leur distance de 400 mètres après qu’un automobiliste ait déplacé une barricade. Certains d’entre eux ont été classés à un rang supérieur alors que les autres ont reçu un dédommagement en argent.
- Les participants pouvaient faire le Marathon en patins à roues alignées depuis 1995, mais l’option a été retirée en 2005.
- Le paralympien Jeff Adams a remporté le premier marathon officiel en fauteuil roulant en 2006 avec un temps de 1:33:48, qui constitue un record au Canada.
- Le premier Marathon d’Ottawa pour les enfants a eu lieu en 2008 : les participants, âgés de 6 à 12 ans, parcouraient la distance complète d’un marathon sur une période de 14 semaines.
Le 50e anniversaire du Marathon international d’Ottawa Tartan sera la plus grande fête de la course à pied au Canada en 2024 ! Inscrivez-vous dès maintenant à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, les 25 et 26 mai !