Entrevue : Reid Coolsaet
Dans les quelques prochains numéros du Pouls, nous allons nous entretenir avec quelques-uns des coureurs d’élite qui ont paru dans notre campagne de publicité « J’aime cette course ». Pour commencer, ce mois-ci, c’est Reid Coolsaet, un des premiers marathoniens du Canada et membre de notre escadre de marathon aux Olympique de 2012. Nous avons parlé à Reid de son expérience olympique. Grand merci à Reid d’avoir pris ce temps à la veille d’un gros voyage d’entraînement au Kenya.
1. Vous avez déjà été un sérieux adepte du skateboard, et vous avez même déjà affiché un mille sur skateboard de moins de 4 minutes (3:49) sur votre liste de meilleurs chronos personnels. Comment un skateur finit-il accro de la course de distance ?
RC : Quand j’avais à peu près 9 ans, je suis devenu accro de la course sur sentiers, de la course de ski alpin et du skateboarding. J’ai continué à faire les trois jusqu’à il y a environ 5 ans, et là la course a commencé à prendre la plus grande partie de mon temps et de mon énergie.
2. Vous avez écrit que de vous tenir à la ligne de départ du marathon olympique, cet été, était la réalisation d’un rêve, mais que la course elle-même était difficile à cause de la chaleur et de l’humidité. Qu’est-ce que vous avez rapporté de votre expérience à Londres ?
RC : Quand on court contre les meilleurs coureurs au monde sur la scène la plus grande, c’est une épreuve pour un coureur sur tant de niveaux et ça m’a appris des choses qui vont me rester pour toujours. Dans un sens c’est beaucoup plus que seulement un autre marathon, mais, en même temps, c’est un paquet de gars sur une ligne qui essaient d’arriver à la fin aussi vite qu’ils le peuvent. Il y a eu beaucoup d’attention médiatique sur les Olympiques, ce qui peut être écrasant, mais très positif si vous canalisez l’énergie de la bonne façon. La fin de la course est devenue vraiment difficile pour moi parce que je devenais dingue et ça m’a éprouvé à un tout autre niveau que les courses précédentes. J’espère que ça fait de moi un meilleur coureur.
3. Malgré les conditions, l’équipe canadienne masculine de marathon olympique a présenté une performance étonnante, et un résultat d’équipe qui suivait de peu les Kenyans et les Brésiliens. Comment caractériseriez-vous l’état et l’esprit de la course de distance canadienne au moment où nous abordons 2013 ?
RC : La course de distance canadienne est présentement dans un mouvement ascendant. Cam Levins a fait beaucoup de choses, en 2012, qu’aucun autre Canadien n’avait faites avant. Nous avons eu deux filles qui sont venues très près de se qualifier pour le marathon olympique et qui, on l’espère, inspirent plus de Canadiennes à s’engager à des distances plus longues. Jamais nous n’avions eu trois marathoniens qui avaient couru moins de 2:11:30 dans une période de 6 mois. Avec certains des jeunes talents que nous voyons présentement (Mo Ahmed, Sheila Reid, Keely Wiebe) nous nous efforçons de conserver cette dynamique forte.
4. Vous avez eu une excellente préparation pour les Olympiques et vous êtes en route vers le Kenya pour presque deux mois d’entraînement en préparation pour un marathon en avril. Comment un coureur sait-il qu’il a le bon plan d’entraînement ?
RC : C’est une excellente question. Je ne pense pas que je peux y répondre complètement. Pour moi, si je regarde mes chronos s’améliorer, avec un certain effort, je peux dire que j’ai le plan d’entraînement qu’il me faut. Votre entraîneur, votre environnement d’entraînement, vos coéquipiers, les facteurs de vie, tout vient en jeu, alors même si vous avez « le bon plan » sur papier, ça peut ne pas mener à un meilleur chrono personnel si d’autres facteurs ne viennent pas complémenter votre entraînement et votre course. Je suis chanceux d’avoir pu travailler avec un entraîneur excellent, Dave Scott-Thomas, ces 14 dernières années et j’ai toujours eu un bon groupe d’entraînement à Speed River. Guelph et Hamilton ont des bons sentiers et de bonnes installations, ma famille m’appuie beaucoup dans ma course et mes commanditaires me traient bien. Tous ces facteurs, et mon style de vie monacal pendant des périodes de temps, contribuent à faire en sorte que je coure bien.
5. En 2009, vous avez gagné le championnat de marathon canarien au Marathon d’Ottawa. Que vous rappelez-vous de cette course et qu’est-ce que cette expérience signifie pour vous ?
RC : Le marathon d’Ottawa 2009 était mon premier marathon. Je n’étais pas du tout préparé comme j’aurais aimé l’être et j’étais très curieux de ce que j’allais ressentir et de comment je traiterais la distance. Quelle que soit la préparation, le marathon est toujours un peu un coup de dé. Les 25 premiers kilomètres ont été plus faciles que je m’y attendais. De 25 à 35 kilomètres, je me suis senti comme ce que je pensais qu’un marathon doit être. Et de 35km et après, ça a été beaucoup plus dur que ce à quoi j’étais préparé. À la fin, j’ai couru en moins de 2:18 et je me suis qualifié pour le championnat mondial. Dans l’ensemble, ce fut une expérience très positive, qui m’a motivé pour les marathons futurs.
6. Pour finir, pouvez-vous nous dire ce que vous aimes de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa ? Et est-ce que nous allons vous revoir ici à l’avenir ?
RC : J’adore courir à la fin de semaine des courses d’Ottawa et j’aimerais revenir pour le marathon un de ces jours. J’étais pour courir le 10km l’an dernier, mais je suis tombé malade et j’ai malheureusement dû me retirer. Si je récupère bien après le marathon du printemps de 2013 j’aimerais entreprendre le 10km encore cette année. L’appui de la foule, de bons parcours et l’organisation d’ensemble de la fin de semaine font que c’est un plaisir de courir ici.
Merci, Reid ! Vous pouvez découvrir d’autres facettes des expériences de Reid comme coureur professionnel sur son fantastique blogue, à www.reidcoolsaet.com