Discussion avec le marathonien CJ Albertson : réflexions sur la course, l’équilibre et les croyances
Certains coureurs ne jurent que par des rituels d’avant-course, des plans d’entraînement élaborés et l’équilibre parfait entre la course et leur vie personnelle. Et il y a CJ Albertson : un marathonien professionnel, un entraîneur et un enseignant qui a une approche agréablement simple à l’égard du sport. Sa philosophie? Continuer d’avancer, accepter le chaos et faire confiance à votre potentiel. Avec le Marathon international d’Ottawa Tartan qui a lieu lors de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa à l’horizon, nous avons décidé de lui poser quelques questions afin de mieux le connaître.
Trouver l’équilibre entre la course et le quotidien
Lorsqu’on lui demande comment il arrive à jongler entre sa carrière de coureur professionnel, son rôle d’entraîneur, son poste d’enseignant et sa vie personnelle, il admet qu’il ne le sait pas! « Je ne pense pas que je suis particulièrement bon pour tout concilier. Je continue, tout simplement. À mon avis, peu importe ce que vous faites, il y aura des moments difficiles. Je me doute bien qu’il doit y avoir des trucs, mais je n’en applique pas. Il faut seulement accepter le fait que nous serons fatigués et que la vie semblera parfois insurmontable. Puis il y a ces moments où je suis si heureux de porter tant de chapeaux (enseignant, entraîneur, coureur) que le jeu en vaut la chandelle. »
Sa perspective? Accepter que la vie puisse être chaotique, mais que les moments où tout fonctionne font que ça en vaut la peine.
Mantras et force mentale : la simplicité avant tout
L’approche d’Albertson quant à l’aspect mental du sport a évolué au fil du temps. « J’ai eu divers mantras et différentes habitudes. Par exemple, je pouvais me dire “C’est facile de courir” ou je vérifiais ma fréquence cardiaque comme savoir quand me détendre et appliquer des techniques de respiration (peu importe le chiffre que je voyais pour ma fréquence cardiaque). Maintenant, je mets surtout l’accent sur ma posture et ma puissance. Je vais donc les vérifier régulièrement, mais je n’ai pas encore de mesure directe pour faire une comparaison ».
Manifestement, Albertson n’aime pas compliquer les choses : de simples rappels pour rester efficace et fort.
Gérer la pression : accueillir chaque émotion
Alors que certains coureurs se font un devoir de gérer leurs émotions, Albertson les accueille à bras ouverts. « Je fais de la course depuis suffisamment longtemps que j’apprécie tous les sentiments que j’éprouve lors d’une épreuve. Il est normal de ressentir de l’anxiété avant une course, mais c’est un bon stress d’anticipation. Et j’aime ressentir un stress positif. Je n’essaie donc pas de l’atténuer; je le vis, tout simplement. »
Aspirants-coureurs : faites confiance à votre potentiel
Albertson n’a qu’un seul conseil pour les jeunes coureurs qui rêvent de devenir professionnels : croyez en vous! « Tout commence en croyant dur comme fer que vous pouvez atteindre le sommet, sans toutefois vous laisser envahir par le stress. Il y aura des moments, des courses et même des saisons entières qui seront difficiles, où rien ne va et où vous ne battez aucun de vos records personnels. Cependant, vous ne devez jamais abandonner… Ne jamais arrêter de croire que vous pouvez y arriver. Vous ne devez pas vous laisser abattre par les obstacles.
Vous voulez vous améliorer et c’est tout à fait compréhensible. Mais je suis d’avis que nous puisons notre grandeur à l’intérieur de nous-mêmes et non à l’extérieur. Autrement dit, tout ce dont vous avez besoin est déjà en vous. Vous avez les outils nécessaires pour réussir. Mais ne vous trompez pas : il se pourrait que vous deviez mettre ces outils en pratique (par exemple, améliorer vos habitudes), mais vous n’avez pas à chercher ailleurs. Et ne pensez surtout pas qu’il vous manque un atout. »
Rester motivés : s’entraîner en vue des meilleurs moments
Inévitablement, il y aura des séances d’entraînement ardues et des imprévus. C’est pourquoi Albertson garde son rituel de motivation bien simple. « J’essaie de penser à quel point les courses sont agréables lorsque je suis en forme et que je peux avoir une bonne cadence. Je veux pouvoir courir encore, et encore, et encore. C’est pourquoi je m’entraîne assidûment. »
La récupération : l’art de ne rien faire
Après une course ou une saison d’entraînement éreintante, le meilleur plan de récupération pour Albertson n’a rien de complexe. « Je me repose le plus possible. Ce n’est pas toujours évident de ne rien faire, mais je sais que c’est important. »
Moments déterminants dans sa carrière : l’épreuve qui a tout changé
Alberston considère que sa 7e place aux Jeux olympiques de 2020 a été le tournant de sa carrière. « Finir au septième rang aux essais olympiques américains au marathon en 2020 m’a permis de commencer ma carrière de marathonien professionnel. Ce classement m’a aussi fait pleinement réaliser que je peux me mesurer aux meilleurs du pays. »
Attitude le jour de la course : se détendre et apprécier le moment présent
Pour Albertson, le jour de la course, pas question de trop réfléchir ou de devenir fou à propos de chaque détail. Il préfère plutôt se détendre et conserver son énergie le plus possible. « Avec l’expérience, j’ai commencé à apprécier les préparatifs du matin d’une course, juste avant que le départ soit donné. » Il aime s’imprégner de l’atmosphère, vivre l’anticipation et sentir toute la fébrilité.
Ses premiers pas à Ottawa : l’enthousiasme est à son comble
Ce sera la première participation d’Albertson à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa, « Je n’ai jamais été à Ottawa ni même au Canada. Je ne sais donc honnêtement pas à quoi m’attendre. J’adore courir, donc j’ai évidemment hâte de participer à une épreuve officielle. Mais je sais aussi que l’ambiance est exceptionnelle. L’énergie est électrisante et j’ai hâte de vivre cette expérience. »
Un athlète qui aime le parcours, pas seulement la destination
Albertson a une approche très terre-à-terre en ce qui concerne la course. Il n’aime pas trop analyser, s’en faire avec les difficultés, ni chercher à tout parfaitement équilibrer. Pour lui, ce qui est important, c’est de continuer d’avancer, de tirer une leçon des embûches et d’avoir confiance. Les bons moments viendront assurément. Le Marathon international d’Ottawa Tartan est sa prochaine « course importante ». Les partisans et les autres coureurs sont impatients de le voir à l’œuvre.
Nous tenons à remercier CJ d’avoir pris le temps de discuter avec nous et nous avons hâte de le voir à la ligne de départ du Marathon international d’Ottawa Tartan de 2025 (dont toutes les places ont été vendues) le dimanche 25 mai prochain.