Anti-inflammatoires et course à pied
Par Dr. Jon Hooper
La plupart des coureurs, surtout ceux qui s’entraînent pour les longues distances, ont déjà éprouvé des douleurs musculaires et articulaires.
Les traitements varient, mais en général, on recommande de se reposer, d’appliquer de la glace, de s’étirer ou encore de recevoir des soins de massothérapie ou de physiothérapie.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont souvent prescrits et peuvent faire des merveilles. Dans cette classe de médicament, on trouve l’ibuprofène (Motrin, Advil), le naxoprène (Aleve, Naprosyn), le célécoxib (Celebrex), l’indométacine (Indocid), le méloxicam et le diclofénac (Voltaren) pour ne nommer que ceux-là.
Il y a néanmoins matière à s’interroger sur l’utilisation de ces médicaments le jour d’une course.
Les AINS présentent un certain nombre d’effets secondaires susceptibles d’être exacerbés par un effort physique prolongé (comme lors d’un demi-marathon ou d’un marathon complet).
En effet, ils peuvent avoir des conséquences graves sur les reins, surtout en cas de déshydratation ou de coup de chaleur, qui sont des conditions très fréquentes chez les coureurs.
Certains AINS peuvent causer des problèmes d’estomac, un organe aussi vulnérable aux effets d’une longue course.
Par ailleurs, les risques de formation d’un caillot sanguin augmentent lors de la prise de certains AINS. Cette situation peut entraîner une crise cardiaque, un danger déjà préoccupant lors d’une épreuve.
On a établi un lien entre les AINS et la baisse du taux de sodium à une concentration potentiellement mortelle (hyponatrémie), un autre risque déjà présent lors des courses, même sans la prise de médicaments.
Je sais que de nombreux coureurs prennent des AINS avant une course, pour contrer une blessure lancinante ou prévenir les douleurs inévitables liées à une épreuve d’endurance.
Le meilleur conseil médical que je puisse vous donner est le suivant : ne prenez pas d’AINS avant une course ni pendant les 24 premières heures après celle-ci (ou jusqu’à ce que vous ayez recommencé à manger, à boire et à uriner normalement).
Si vous avez une blessure musculosquelettique grave qui nécessite la prise d’un AINS, vous devriez sans doute vous demander s’il est sage de participer à ce genre d’épreuve.
Si vous décidez de courir malgré la prise d’AINS, veuillez éviter les coups de chaleur, la déshydratation ou l’hyperhydratation (qui pourrait faire baisser votre taux de sodium).
Oui, vous aurez probablement mal après avoir couru un marathon, mais pendant les 24 premières heures, appliquez de la bonne vieille glace sur vos articulations endolories, prenez un bain chaud pour soulager vos muscles, faites des étirements et massez les zones sensibles.