Surmonter les échecs : l’histoire de perte de poids de Stephen Last et son amour pour la course
Par Stephen Last
J’ai souffert d’embonpoint toute ma vie et j’ai toujours pesé plus de 300 lb durant ma vie adulte. Il y a eu des périodes où j’ai réussi à perdre du poids et à me remettre en forme, mais je rechutais dans mes mauvaises habitudes après un certain temps. À l’âge de 34 ans, je pesais 465 lb. Il y a un peu plus de cinq ans, j’ai décidé de prendre réellement ma santé et ma condition physique en main. À l’heure actuelle, mon poids varie entre 250 et 265 lb et j’ai participé à des épreuves de 5 et 10 km, à des demi-marathons et même à un marathon. Mon cheminement a été parsemé de difficultés, et je dois ma réussite à ma capacité à les surmonter et à ma persévérance.
Les deux premières années, j’ai commencé par apporter de petits changements à ma vie. J’ai modifié mon alimentation et j’ai commencé à marcher environ 30 minutes par jour. Au cours des six premiers mois, j’ai perdu 50 lb.
Par contre, à 415 lb, j’ai connu un plateau : je ne perdais plus de poids. À ce moment-là, je considérais qu’il s’agissait d’un échec. J’ai même repris un peu de poids (15 lb). En y repensant, ce premier « échec » a été très important dans ma croissance personnelle.
Après avoir discuté avec mon médecin et plusieurs nutritionnistes, j’ai appris que cette situation était normale. Le fait d’atteindre un plateau après avoir apporté des changements à son alimentation et à son niveau d’activité est un phénomène très courant. Le plus important est de ne pas se décourager. L’impression de ne pas progresser n’est pas un échec, et le fait de ne pas retomber dans ses mauvaises habitudes est une victoire. Même si je vivais une période de recul, je pouvais tout de même constater de nettes améliorations dans mon bien-être mental et émotionnel. Cela m’a encouragé à continuer et à apporter d’autres changements dans ma vie.
Au cours de l’étape suivante de mon cheminement, j’ai participé à un programme spécial de la Clinique de gestion du poids de l’Hôpital d’Ottawa. Le médecin responsable du programme m’a prescrit des boissons nutritives, adaptées à mes besoins. C’était tout ce que je consommais dans une journée : elles contenaient tous les éléments nutritifs quotidiens nécessaires et 900 calories en tout. Au cours des trois mois du programme, j’ai perdu 80 lb. J’ai eu beaucoup de difficulté à ne consommer que les boissons prescrites tout en devenant plus actif. J’ai réussi à ne pas succomber du côté alimentaire, mais je n’ai pas toujours atteint mon objectif de marcher au moins quatre jours par semaine. Il m’est arrivé de ne marcher que deux ou trois jours par semaine. Malgré tout, je savais que je ne devais pas abandonner.
Plus je perdais du poids, plus mon corps s’habituait à l’activité physique et tout devenait plus facile. Peu à peu, j’ai pris plaisir à marcher tous les jours.
Lorsque j’ai terminé le programme, mes mauvaises habitudes alimentaires étaient définitivement chose du passé. Mon objectif était maintenant d’adopter de saines habitudes de vie. Pendant environ quatre mois, j’ai bien réussi et j’ai perdu 40 lb supplémentaires, grâce à une alimentation équilibrée variant entre 1 200 et 1 800 calories par jour.
Puis, mon grand-père est décédé. La combinaison du deuil et des regroupements familiaux (qui étaient des occasions de manger) a entraîné un écart temporaire de mes saines habitudes. J’ai donc repris 5 lb en deux semaines. Plutôt que de considérer cet écart comme étant un échec, j’ai simplement reconnu que j’avais besoin de temps pour faire mon deuil. Après une semaine, j’étais de retour dans ma saine routine.
Après avoir atteint mon objectif ultime en matière de marche, je savais que je devais m’en fixer un autre. Mais ce n’est pas avant d’avoir rencontré mon nouvel ami, qui m’a beaucoup motivé, que je me suis mis à la course. Le premier échec que j’ai connu en course est lorsque je me suis déchiré un muscle ischio-jambier. Je n’ai pas pu courir pendant quelques semaines et je me suis découragé.
Les blessures sont ma plus grande crainte. Qu’arrivera-t-il si je ne peux plus faire d’activité physique? Et si je me décourageais au point que je ne veux plus faire de l’activité physique? Et si je reprenais encore du poids? Grâce au soutien de mes amis et de ma famille, j’ai appris à ignorer mes craintes et à me concentrer sur le moment présent. Je pouvais encore marcher. Je pouvais toujours être actif. Je savais que je pourrais éventuellement revenir à la course (et c’est ce que j’ai fait!).
L’année dernière, je me suis engagé à courir mon premier marathon. Il s’agissait d’une importante étape dans mon cheminement. Par contre, au début de mon entraînement, je me suis foulé le pied. Bien que j’avais pris beaucoup de maturité et que cet obstacle ne m’ait pas démotivé, j’étais préoccupé par le fait que mon pied ne serait peut-être pas guéri à temps pour le marathon. Je devais me préparer à cette éventualité, mais j’ai continué d’être aussi actif que possible. Après une journée ou deux, j’étais capable de marcher (en boitant, évidemment). Je savais que je pouvais donc m’entraîner au gym et faire du vélo. J’y suis allé lentement, et mon pied a guéri à temps pour que je puisse m’entraîner en vue du marathon et de le terminer la tête haute.
Même aujourd’hui, je subis des échecs. En repensant à mon cheminement, je me rends compte que j’ai plus de facilité qu’avant à surmonter les difficultés. Mes efforts acharnés m’ont permis d’améliorer grandement mon état de santé, mon confort, ma condition physique, ma confiance en moi et mon bien-être émotionnel.
Aujourd’hui, je considère chaque échec comme étant une partie intégrante de mon cheminement et de ma croissance. J’ai appris de chacun de mes échecs et je sais dorénavant comment continuer à aller de l’avant malgré tout.
Mon conseil : apprenez de vos échecs et sachez qu’ils peuvent en fait être une bénédiction.