Conversation sur la course avec John Halvorsen
En 1988, John Halvorsen établissait le record de parcours au 10K d’Ottawa, un record qui s’est maintenu pendant vingt ans. C’est cette longue histoire de la course à Ottawa, ainsi que son expérience d’athlète d’élite qui a fait de la compétition dans le monde entier (y compris deux Jeux olympiques), que John apporte aujourd’hui à son rôle de directeur des courses de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa.
Q : Les inscriptions se sont ouvertes le 3 septembre. Quelle a été la réponse jusqu’à maintenant ?
R : Vraiment bonne. Pour avoir été à d’autres courses, je savais qu’il y avait un tas de gens qui avaient vraiment hâte de s’inscrire, qui étaient prêts à y aller. J’ai rencontré un gars au Marathon de Québec, qui m’a dit : « J’ai déjà retenu ma chambre d’hôtel. Vous ouvrez quand ? » Et ça l’excitait tellement qu’il en sautait de joie. Je pense bien qu’il aura été un des tout premiers à s’inscrire.
Donc, nous avons établi un record le premier jour de l’inscription et ça n’a pas lâché depuis. Nous avons eu 20 personnes qui se sont inscrites aujourd’hui, et il est 9h30.
Q : Est-ce que les coureurs, sur le terrain, réalisent que c’est el 40ième anniversaire du Marathon d’Ottawa ?
R : Je pense que oui. Nous en parlons sur le site Web et l’infolettre. Et nous allons faire plus de bruit à mesure que nous nous rapprochons de l’événement. Aussi, quand vous vous inscrivez, vous voyez que vous avez l’option d’acheter le livre du 40ième anniversaire. Pour les marathoniens, le livre est en fait inclus dans l’inscription jusqu’à la fin de novembre.
Q : Qu’est-ce que va contenir le livre ?
R : Mark Sutcliffe, qui en est l’auteur, essaie de capter l’histoire de la course. Alors, il va y avoir différents éléments qui parlent des premiers temps, de la période où il y a eu un déclin dans le marathon, ce que j’appelle la « zone morte », puis la montée en popularité depuis ce temps-là. Je suis sûr qu’il y aura beaucoup d’interviews avec des gens qui y ont pris part, les organisateurs, quelques-uns des coureurs d’élite, et nous explorons nos archives de photos. Il y a tout une histoire là-dedans. Il y a eu des années où nous avons été les essais pour les Olympiques, par exemple.
Q : En parlant d’histoire, vous avez une association de longue date avec la course, à commencer comme athlète d’élite il y a 25 ans. D’après votre expérience quel est votre sentiment concernant l’apport de la participation des athlètes d’élite à la manifestation ?
R : Je pense que la composante élite apporte quelque chose d’unique à la course. C’est un des piliers qui créent un certain sentiment et de l’enthousiasme entourant la course. Si vous regardez tous les manifestations top partout, elles ont toutes des composantes élite. Je pense que c’est une nécessité pour une activité de calibre international. Beaucoup de gens nous disent que notre course à une atmosphère spéciale à notre ligne d’arrivée et je pense qu’une partie de ça vient des élites ; même si un coureur termine sa course quelques heures plus tard, ça ajoute quand même quelque chose. Ce n’est pas très souvent que vous pouvez vous tenir à la ligne de départ avec un athlète olympique et vous mesurer à des athlètes qui sont les premiers au monde dans leur catégorie, dans n’importe quel sport.
Ce avec quoi nous nous débattons en Amérique du Nord, c’est le manque de couverture médiatique pour le sport, ce qui veut dire que le citoyen moyen ne reconnaît pas certains de ces noms. Vous pouvez regarder les Olympiques sans réaliser que le gars qui est en tête à une prestation olympique est le même athlète que vous avez côtoyé ici, à Ottawa.
Q : Pensez-vous qu’Internet va changer tout ça ?
R : J’espère qu’Internet va nous y aider. Nous n’avons pas pu obtenir d’avoir les championnats de l’IAAF à la télévision au Canada. Mais avec Internet, nous pouvons contourner ça dans une certaine mesure, ce qui nous permet d’apporter une couverture sur le fait à plus de spectateurs. Et nous voulons nous en servir à notre avantage, pour donner de l’exposition à nos commanditaires et nos athlètes d’élite, et pour permettre aux spectateurs de nous suivre de chez eux. Je pense que c’est fantastique.
Q : Donc, vous allez faire une nouvelle diffusion en direct du marathon et du 10K encore une fois ?
R : Ça fait certainement partie du plan. Nous aimerions projeter ça sur le terrain.
Q : Pour ce qui est d’autres plans, avez-vous relevé les nombres d’inscriptions pour 2014 ?
R : Oui, si nous vendons tout, il y aura 48 000 coureurs cette année. Nous ne permettons pas beaucoup de croissance dans les courses plus courtes. Si je regarde le 5K, c’est essentiellement le même nombre que l’an passé. Le 10K, 200 de plus. Le Demi-marathon, 500. La majorité de la croissance va au marathon, où il reste de l’espace de croissance. En théorie, j’aimerais monter le marathon jusqu’à 10 000. Donc, notre objectif est de 7 000 cette année, et de 10 000 en 2017.
Q : Il y a déjà des départs par vagues dans quelques courses. Y aura-t-il d’autres départs par vagues pour gérer la croissance ?
R : Nous gérons la croissance de deux façons. Nous continuons à y aller par vagues ; il y aura donc des départs par vagues dans le 5K, le 10K et le Demi-marathon. Cette façon de faire permet à un plus grand nombre de personnes de faire la course. L’envers de la médaille, c’est qu’il faut plus de temps pour faire la course, ce qui a des répercussion sur la circulation.
Nous avançons aussi les heures de départ du 2K et du 5K d’une heure, ce qui nous permet de débarrasser les lignes d’arrivée avec suffisamment de temps pour le départ du 10K. Je ne vois pas encore un départ par vagues pour le marathon. Les coureurs de marathon ne sont pas aussi pressés : « Je vais être là pendant quelques heures. Ça va comme ça. »
Plus tard dans l’avenir, nous prévoyons également nous occuper de la fusion du marathon et du demi-marathon le long de Sussex. À certains points de la course les choses deviennent intenses et il y a des coureurs qui se déplacent à des vitesses différentes. Je ne vois pas ça se produire cette année, mais c’est en plan.
Q : Alors, le 40ième anniversaire représente aussi 40 ans d’expérience logistique à imaginer comment proposer de belles expériences aux coureurs.
R : Hé bien, je ne sais pas s’il y a quelqu’un qui a été ici depuis le tout début ! Mais nous avons beaucoup de chance. Nous sommes une petite équipe de 4 ou 5, et nous sommes très chanceux d’avoir un groupe très engagé de gens du comité des courses qui travaillent pour nous à différentes parties de l’année. La plupart d’entre eux ont aussi un comité des courses élargi très engagé. Nous sommes très chanceux que ces gens, du comité et des comités étendus, soient pour une large part des bénévoles qui nous reviennent d’une année à l’autre. Manny [Rodrigues] a géré l’organisation pour les élites ces 15 dernières années. C’est un énorme travail, avec une grosse équipe agrandie. Et ainsi de suite. Ces bénévoles qui reviennent, c’est une très bonne chose pour nous.
Q : Pourquoi pensez-vous qu’il y a autant de bénévoles qui reviennent ?
R : Une des raisons, c’est, comme la course elle-même, une atmosphère du tonnerre. Bien sûr, c’est une fin de semaine où vous donnez, de votre point de vue personnel, mais c’est aussi amusant. Et les gens se sentent bien de contribuer aux réussites d’autre gens et à cette manifestation communautaire assortie d’une forte composante caritative. De faire partie de ceux qui font que tout ça arrive.
Vous savez, les coureurs que nous rencontrons au hasard à l’extérieur de la vielle, ils disent tous qu’ils aiment venir à Ottawa. Ils adorent la ville et le paysage, et ils adorent courir à travers les communautés individuelles—Manor Park, Rockcliffe, Westboro—où il y a beaucoup de gens dehors avec leur enthousiasme. Ils sont dehors à 7h30 du matin avec leur café. Les coureurs apprécient ça. Et nous avons des spectateurs qui viennent nous dire : « Nous avons eu tellement de plaisir. Nous avons hâte à l’an prochain. »
Donc, tout ça contribue, les bénévoles, l’atmosphère, les spectateurs, les coureurs, pour créer une expérience que les gens valorisent et apprécient vraiment.