Parlons course avec Emily Kroshus
Emily Kroshus était une athlète « all-stars » à l’école secondaire, à Calgary, avant d’aller au collège, aux États-Unis, où elle a excellé à la fois à la course (gagnante des titres du championnat de cross-country et du 5K et 10K pour Princeton) et dans le domaine académique (elle est présentement étudiante au doctorat à la Harvard School of Public Health). Chemin faisant, Emily a également remporté le championnat canadien du marathon au Marathon d’Ottawa en 2011 – une victoire qui nous a donné une superbe photo que nous utilisons dans la campagne « J’aime cette course » de cette année.
Emily a gracieusement pris du temps sur ses études et son entraînement pour le Marathon de Boston pour répondre à quelques questions.
Alors, comment avez-vous fait le saut de l’étape « phénomène de l’école secondaire » canadien au niveau athlète de distance « All-American » ?
C’est sûr que la transition ne s’est pas faite en douceur, et ça m’a pris en fait jusqu’à ma dernière année pour revenir à mes chronos de l’école secondaire. J’avais de me donner un peu de liberté pour grandir. Heureusement, avec une fracture due au stress et quelques maladies prolongées, j’ai eu la chance de vraiment perdre toute ma forme, de m’amuser un peu, puis d’aborder de nouveau la course avec une attitude plus saine, plus équilibrée et plus soutenable. Je pense qu’une grande raison pour laquelle j’adore encore courir et je prévois continuer à faire de la compétition dans une capacité quelconque pour longtemps, c’est parce que j’ai maintenant une attitude très détendue et équilibrée à l’égard de la course.
Vous étudiez maintenant au niveau du doctorat à la Harvard School of Public Health. Comment équilibrez-vous vos nombreuses responsabilités académiques avec les rigueurs de l’entraînement et de la compétition à un niveau d’élite ? Où la course vient-elle se placer là-dedans ?
Pour le moment, je ne qualifierais sûrement pas « d’élite » mon entraînement et ma compétition ! J’adore courir et ce sera toujours une partie de ma vie d’une façon ou d’une autre, mais la compétition et la course sont très bas sur ma liste de priorités. Cette année a été pour moi une année très intense au niveau académique et je me suis beaucoup plue à mettre mon énergie dans ma recherche plutôt que dans mon entraînement. À sa racine, pour moi, le but de ma course, c’est de retrouver des amis, me nettoyer le cerveau et rester en santé. De cette façon, la course finit toujours par trouver sa place, au moins 5 jours par semaine.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers le domaine de la santé publique ? Quel impact, si elle en a eu, la course a-t-elle eu sur le travail que vous faites dans ce domaine ?
J’ai gravité vers la santé publique parce que j’aimais vraiment la façon multidisciplinaire et multiniveaux d’aborder la compréhension des grandes questions de santé. Je suis particulièrement intéressée aux normes sociales et au comportement protecteur de la santé, et un de mes projets, présentement, est d’étudier les équipes sportives féminines et les facteurs au niveau du groupe qui réduisent le risque des troubles de l’alimentation. Cet intérêt particulier est sûrement issu de mon expérience personnelle dans le sport et sur des équipes.
Boston offre une longue histoire et d’antécédents de course. De quoi a l’air la communauté de la course là-bas ?
La communauté de la course, à Boston, est superbe, et c’est par ce biais que j’ai rencontré une tonne de gens vraiment extraordinaires. Je suis membre de la Boston Athletic Association, mais il y a beaucoup d’autres clubs en ville et tout le monde est ami, et il y a beaucoup de gros groupes de courses de distance.
Vous avez établi un meilleur chrono personnel de 2:42:27 et remporté le championnat canadien du marathon à Ottawa en 2011. Qu’est-ce que cette course a été pour vous ? Qu’est-ce que vous aimez de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa ?
Comme fière Canadienne vivant aux États-Unis, le fait de faire compétition dans un championnat canadien dans notre capitale avait un sens particulier. Mon mari complétait son premier (et probablement seul) marathon et ma mère est venue de Calgary pour nous voir, et ce fut juste une fin de semaine spéciale pour moi, tout à fait complète. J’ai pensé qu’il y avait une excellente énergie tout au long de la fin de semaine, peut-être en partie à cause du 10K, le samedi soir. Le parcours lui-même a fait un bon travail de présentation de la ville et les bénévoles étaient incroyablement amicaux. Dans l’ensemble, j’ai pensé que c’était vraiment une expérience de qualité et j’espère pouvoir faire de la compétition encore une fois un de ces jours.
Vos objectifs de course pour 2013 et au-delà ?
Je suis emballée à l’idée de courir le Marathon de Boston cette année avec une de mes meilleures amies de Princeton et de l’aider à briser la barrière des 3 heures pour la première fois. À la fin de mai, je rencontre quelques amis coureurs de Calgary dans une tentative de briser le record mondial pour une « équipe liée » (je pense que ce que ça veut dire, c’est que nous allons être attachés les uns aux autres par une corde?). Nous recueillons des fonds et faisons de la sensibilisation pour MitoCanada, une organisation incroyable fondée par une des membres de l’équipe (Blaine Penney), qui contribue au financement de la recherche sur la maladie mitochondriale. Je suis sûre que je vais m’entraîner for pour un marathon à un moment quelconque dans le futur et essayer de dépasser au moins le 2:40, mais je me plais à courir d’une façon moins structurée, dans le moment. Mais le plus important, c’est que je veux juste avoir plaisir à courir pour la vie.
Merci, Emily !