Une entrevue avec Dave Morrow, coordonnateur des postes d’eau
Chaque année, plus de 1 200 bénévoles travaillant aux postes d’eau s’assurent que les coureurs de la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa reçoivent l’hydratation, le carburant et l’encouragement dont ils ont besoin pour se rendre à la ligne d’arrivée. Celui qui coordonne ce grand effort, qui consiste à gérer la commande et la distribution de presque 16 000 litres de Gatorade (sans mentionner l’eau, les gels et les éponges), c’est Dave Morrow, coordonnateur des postes d’eau.
Ce mois-ci, nous avons demandé à Dave pourquoi il avait commencé à faire du bénévolat auprès de Courez Ottawa et nous avons appris des choses intéressantes chemin faisant, comme de savoir pourquoi le Gatorade vient toujours avant l’eau.
RO : Pouvez-vous nous donner une brève description de vote rôle ?
Dave : À part de commander le matériel, comme Gatorade et les gels Powerbar, ma tâche consiste à m’assurer que toutes les fournitures nécessaires pour les postes d’eau et les postes d’éponges soient disponibles et livrées aux postes pour être installées. Nous avons cinq camions, un pour le samedi et quatre pour le dimanche, pour faire livrer ces fournitures sur le parcours.
À part ça, je m’assure d’avoir tous les groupes prêts à coordonner chacun des postes individuels. Nous avons 3 postes le samedi et 21 le dimanche matin.
RO : Comment en êtes-vous venu à ce rôle ? Étiez-vous, au départ, un coureur ?
Dave : J’ai commencé à courir des 10K et il me fallait monter à la distance du marathon. J’ai toujours apprécié que des gens prennent le temps de sortir, pas seulement pour nous encourager, mais aussi pour contribuer à faire de ces courses un succès. Après avoir couru à Ottawa deux fois j’avais commencé à aller ailleurs pour acquérir mon expérience de marathon et j’ai pensé « Bon maintenant, je veux redonner ». Ça fait que j’ai appelé le bureau des courses et j’ai dit : « J’aimerais aider. Qu’est-ce que je peux faire ? » et ils m’ont assigné à Joe Du Vall. Après avoir fait ça pendant un an et des poussières, Joe m’a dit : « Maintenant, t’es capable de mener ça maintenant. »
RO : Avec la croissance des courses chaque année, comment faites-vous pour savoir quelles quantités commander ?
Dave : Nous savons toujours à l’avance combien de coureurs nous allons avoir et nous fichons ces chiffres dans notre formule et calculons ce dont nous aurons besoin. Nous avons tendance à estimer vers le haut, mais nous raffinons aussi le procédé chaque année parce que la demande varie d’un poste à l’autre.
Au début, quand j’ai commencé, nous prenions la quantité totale d’eau et de Gatorade et nous nous contentions de diviser ça par le nombre de postes d’eau. Quand nous avons commencé à rapporter des lots de produits inutilisés, nous avons réalisé que nous n’avions pas besoin d’autant aux premiers postes qu’aux postes plus éloignés.
RO : Et ça donne quoi comme chiffres ?
Dave : En tout, nous commandons 220 caisses de Gatorade. Chaque caisse contient 8 boîtes et vous avez besoin de 2 boîtes pour faire un conteneur de 18l. Donc ça fait à peu près deux palettes de Gatorade et de gels Powerbar.
RO : Et où prenez-vous l’eau ?
Dave : J’ai eu beaucoup de chance d’avoir pu prendre l’eau de maisons situées le long du parcours. Je frappe aux portes et j’explique qui je suis, et je pense que pendant toutes ces années j’ai essuyé un refus à une seule maison. Habituellement les gens apprécient l’effort que nous mettons à la tâche et l’enthousiasme des bénévoles, et plusieurs d’entre eux offrent même de venir nous aider au poste de distribution.
Pour les endroits du parcours où il n’est pas possible de nous assurer d’une source d’eau, nous demandons à Labrador de venir nous approvisionner en eau embouteillée.
Nous voulons que nos coureurs sachent qu’on prend soin de leur santé, depuis les gants des bénévoles jusqu’à la propreté des boyaux d’eau. J’ai eu droit à des regards plutôt étranges à traverser Costco avec 80 boyaux et 100 boîtes de gants bleus.
RO : Est-ce que les coureurs peuvent s’attendre à quelque chose de nouveau sur le parcours cette année ?
Dave : Nous travaillons à servir de la nourriture sur les parcours du marathon et du demi-marathon, probablement des oranges et des bananes en morceaux. Il y aura un poste au demi-marathon et deux au marathon, et ceux-ci seront situés avant les postes d’eau, de sorte que les coureurs puissent consommer leur nourriture ou leur gel, puis arriver ensuite au poste d’eau pour ramasser du Gatorade ; ou, souvent, ils vont prendre de l’eau juste pour avaler tout ça ou pour se nettoyer un peu [rires].
RO : Se nettoyer ?
Dave : Vous savez, le marathon est tellement un jeu mental sur les 10 ou 15 derniers kilomètres, des choses insignifiantes peuvent vous empoisonner la vie. C’est comme ce petit caillou dans votre chaussure. Des doigts collants ou quelque chose qui ne va pas comme il faut, vous pouvez commencer à focaliser sur ça et ça peut vous rendre fou. C’est aussi une des raisons pourquoi Gatorade précède l’eau ; ça vous permet de vous rincer si vous faites un dégât.
Le Gatorade avant l’eau, ça veut aussi dire que vous pouvez toujours diluer le mélange, ou si vous n’aimez pas le goût d’un parfum particulier, vous pouvez vous en débarrasser et vous rincer la bouche à l’eau. Ça ne marche pas dans l’autre sens. C’est juste une de ces petites choses où nous essayons d’offrir aux coureurs de la constance et la meilleure des expériences.
RO : D’autres conseils ou informations pour les coureurs à la recherche de la meilleure expérience de poste d’eau ?
Dave : Hé bien, j’ai moi-même été coupable de ça, mais les coureurs peuvent se mettre à ‘suivre le chef de file’. Le coureur qui est devant vous va aller à la première table, et vous vous mettez en tête que c’est la table où vous devriez aller. Il faut parfois un moment avant de réaliser qu’il y a des bénévoles des deux côtés sur 50 ou 60 mètres. Donc vous pouvez avoir une expérience plus en douceur si vous regardez à l’avance et voyez qu’il y a beaucoup de places où prendre votre boisson.
Une autre chose que les coureurs devraient savoir, c’est que les quatre premières tables de chaque côté de chaque poste sont fournies de Gatorade, et les huit dernières, d’eau. Nous disons aux bénévoles d’annoncer à la criée ce qu’ils offrent ; eau ou Gatorade. Si vous portez des écouteurs dans l’oreille, vous pourriez absorber plus d’information en baissant un peu le volume, en plus d’une partie de l’encouragement vocal que nos équipes des postes d’eau apportent à la course.
RO : En parlant de vos extraordinaires bénévoles, à quelle heure commencent-ils leur travail le dimanche matin du marathon ?
Dave : Nos chauffeurs de camions sortent à 3h30, et nos équipes de postes d’eau sont là entre 5h30 et 6h15.
RO : Mais c’est très tôt ! Pourquoi faites-vous ça année après année ?
Dave : Comme je l’ai dit, j’ai commencé par vouloir redonner. Mais, vous savez, il y a là-dedans une réelle énergie, à partir des coureurs et des spectateurs et des bénévoles qui veulent faire partie de ce que nous proposons. J’ai eu la bonne fortune de toujours avoir des gens qui voulaient aider.
C’est de cette énergie, dont je continue à vouloir faire partie. Même le nettoyage n’est pas une si grosse affaire, parce qu’il y a un sens d’accomplissement. Vous avez été sur le parcours et vous avez vu que vous avez fait une différence. Tout le monde a vécu une belle expérience. Et vous pensez : « Ça a été un plaisir. Faisons-le encore. »
Merci à Dave d’avoir pris le temps de bavarder et pour tout ce qu’il fait chaque année pour nos coureurs !