« Rideauwood m’a sauvé la vie et a donné un sens à ma vie » :
Lisha di Gioacchino parle de guérison, de communauté et de la façon dont la course peut aider à soutenir les personnes dépendantes.
« Ma vie était clairement ingérable. » Pendant des années, Lisha Di Gioacchino a pensé faire appel à Rideauwood Addiction and Family Services, un centre de traitement communautaire pour les gens aux prises avec des problèmes de consommation de substances, de dépendance et de santé mentale. Elle a finalement contacté le centre pour obtenir de l’aide à la suite d’une grave intoxication aux opioïdes. « J’avais entendu parler du programme de traitement d’urgence pour la consommation de substances qui permet d’accélérer le processus pour les personnes qui ont un grave trouble de consommation d’opioïdes et qui ont des besoins pressants. » Ce programme a été créé en réponse à la montée en flèche des décès dus à la consommation de substances toxiques à la suite du COVID-19, aggravée par la présence clandestine de fentanyl sur le marché national de la drogue.
« Je suis persuadée que Rideauwood m’a sauvé la vie », affirme Lisha. « Le centre a aussi donné un sens à ma vie », ajoute-t-elle. « Le centre m’a aidée à me retrouver d’abord moi-même, puis à retrouver les autres. Le soutien ne s’est pas limité à m’aider à maîtriser les tentations et à faire face au sevrage. On m’a aussi appris l’importance d’appartenir à une communauté. »
La gamme de programmes de Rideauwood permet de soutenir les jeunes, les jeunes adultes, les adultes, les parents et les familles. Les services vont au-delà des traitements. Ils comprennent aussi la sensibilisation et la prévention, non seulement pour les troubles de consommation de substances, mais aussi pour d’autres formes de dépendance comportementale, comme les jeux d’argent et les jeux de hasard.
Rideauwood met en œuvre des plans de soins et des solutions en collaboration afin d’aider les clients à atteindre leurs objectifs. Le personnel s’adapte, collabore et fait preuve d’une grande compassion tout au long du processus. « Je n’ai jamais déçu qui que ce soit parce que je ne guérissais pas. La porte était toujours ouverte », explique Lisha. Comme elle le souligne, si les patients ont d’autres problèmes de santé, on ne leur refuse pas l’accès aux soins si leurs symptômes s’aggravent ou si le traitement n’a pas fonctionné la première fois. On leur donne plus de soins. « On a besoin d’avoir accès à des services, comme pour tout autre problème de santé », dit-elle. « C’était quelque chose que je ne savais pas comment arrêter de faire. J’avais besoin de gens qui pouvaient m’aider là où je me trouvais », et Rideauwood l’a fait.
Le rôle essentiel de la communauté dans la guérison
« Ça fait maintenant trois ans que je ne consomme plus d’opioïdes. Je ne pensais jamais que ce serait possible. » Aujourd’hui, Lisha est membre du conseil d’administration de Rideauwood et met à profit son expérience pour aider l’organisation à continuer à répondre aux besoins de la communauté grâce à des partenariats avec des personnes qui utilisent les services ou qui les ont utilisés dans le passé. Il est essentiel de comprendre que l’atteinte de vos objectifs en matière de santé n’est pas un cheminement linéaire, et que personne ne doit avoir honte de cette réalité. Comme le souligne Lisha : « Même si vous avez déjà fait appel au centre, reprenez contact. »
Le fait d’être entouré d’une communauté est important pour le bien-être général. « Nous sommes des créatures sociales », dit-elle. « On cherche la communauté, mais vu tous les préjugés qui entourent la consommation de substances, on doit souvent surmonter d’importants obstacles pour obtenir des soins et connecter avec les gens. » Lisha souligne que les stigmates incitent les personnes touchées à s’isoler : « J’ai souvent pensé que les gens ne comprendraient pas, mais c’est dangereux de voir la situation de cette façon. Certaines personnes ne peuvent pas comprendre, mais il y a une communauté entière de personnes qui le peut. »
Les mots peuvent aider ou blesser les gens qui essaient d’aller mieux
Il existe un moyen simple pour commencer à s’entraider. « Il faut parler en tenant compte de la personne en premier », dit-elle.
« Nous ne sommes pas des “junkies”, des alcooliques ou des toxicomanes, mais des personnes qui ont des troubles d’utilisation de substances, ou des personnes qui consomment des drogues par injection. Nous méritons la dignité humaine fondamentale comme toute autre personne, et les gens sont mieux compris lorsqu’on leur parle avec dignité », dit-elle. « Beaucoup de choses me définissent. Je ne suis pas mon état de santé. Je suis bien plus que ça. Mais, si tout ce que j’entends, c’est “toxicomane”, je commence à le croire. »
Lisha a fait une présentation lors d’un événement organisé par la Commission des stupéfiants des Nations Unies lors de sa 64e séance. Elle a parlé de l’utilisation du mot « fardeau » lorsqu’il s’agit d’intervenir auprès des personnes qui vivent avec ces conditions de santé, même dans la recherche et les publications. Il s’agit d’un aspect qu’elle a elle-même remarqué, en tant que chercheuse depuis près de 15 ans. « Les gens parlent souvent du “fardeau” de la consommation de substances lié à l’hospitalisation, du fardeau des personnes dépendantes à l’alcool… Pourquoi sommes-nous réduits à un fardeau? » Elle explique comment cette perception alimente les préjugés et crée une culture dans laquelle il devient plus difficile pour les gens d’aller chercher de l’aide. « La façon dont nous parlons les uns des autres est importante. »
Reprendre la course et créer un nouveau système de soutien
Lisha se définit toutefois comme une coureuse. « La course a toujours occupé une grande place dans ma vie. J’étais très proche de mon grand-père et il était un grand coureur. Nous avions ce sport en commun. Nous parlions toujours de faire une grande randonnée en Israël, mais malheureusement, il est décédé avant que nous ayons pu la faire », dit-elle. « Je me souviens à quel point mon système respiratoire était endommagé. Mentalement et physiquement, je n’étais pas dans un bon état, et je me demandais si je pourrais un jour reprendre la course. »
Grâce au soutien et aux encouragements de l’équipe de Rideauwood, Lisha court, et a même participé à la fameuse course dans en Israël en avril dernier, aux côtés de quarante membres de son église. « J’avais peur de courir. Je ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas avoir à tout recommencer… mais la personne qui me conseillait me rappelait tout doucement à quel point j’aimais courir », dit-elle. Elle mentionne aussi les effets anti-stress et la libération saine de dopamine que peut procurer une activité physique comme la course. « Même si nous n’avons pas fait la randonnée ensemble, je l’ai faite et je me suis sentie plus proche de mon grand-père », ajoute-t-elle. « Il serait vraiment très fier. »
Courir avec Rideauwood à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa
Cette année, Lisha participe avec le personnel de Rideauwood à la Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa de 2024, en mai. Le but est de renforcer la communauté et la place que l’organisme y occupe.
« Il est incroyable que, quelques années après avoir failli mourir, je sois en train de courir avec les conseillers et le personnel qui m’ont aidée à me rétablir, et que je soutienne ma communauté. J’espère que notre participation à la fin de semaine des courses d’Ottawa permettra à un plus grand nombre de personnes de connaître ce type de travail et d’avoir plus d’espoir pour l’avenir », dit Lisha.
Lisha ajoute que cette connaissance passe aussi par la compréhension de ce qui se passe dans le cerveau et dans le corps. L’approche de Rideauwood consiste à montrer qu’il existe diverses façons de faire face à des situations difficiles. Le fait d’appartenir à une communauté comme celle-ci renforce l’idée qu’il est possible de se créer de nouveaux souvenirs, de nouveaux mécanismes d’adaptation et de nouvelles voies neuronales pour vivre et s’épanouir pleinement. « Je n’avais aucune idée que je pouvais courir pour réduire mon anxiété lorsque j’étais jeune. Si j’avais couru à chaque fois que je me sentais anxieuse, j’aurais créé différents types de voie neuronale pour maîtriser l’anxiété. De même, si la réponse est la prise de drogues, cette voie neurologique se forme à la place. »
Façons de soutenir Rideauwood et d’obtenir des soins
Rideauwood offre des services de traitement, de sensibilisation et de prévention. Tout don à l’organisme permet de financer immédiatement des programmes et des soins en personne et virtuels indispensables et urgents. Si vous souhaitez soutenir Rideauwood, Lisha vous encourage à faire connaître l’existence de ces services.
Quant aux personnes qui envisagent de faire appel à Rideauwood ou de demander toute forme d’aide pour atteindre leurs objectifs de rétablissement de leur santé, Lisha insiste sur un point : Faites-le, s’il vous plaît. « Votre communauté a besoin de vous », dit-elle.
Inscrivez-vous ici pour recueillir des fonds et courir en tant que membre de l’équipe Rideauwood lors de la fin de semaine des courses d’Ottawa.