Sur le rebond : les prochaines étapes après le marathon

Si le fait de franchir le fil d’arrivée peut produire une bouffée d’euphorie ou un flot de soulagement, il est normal de se sentir un peu dégonflé dans les heures et les jours qui suivent une course – particulièrement si les choses ne se sont pas passées comme prévu. Après tout, vous avez sérieusement investi du temps, de l’énergie et des ressources à vous entraîner et à vous préparer pour le grand jour. Quand tout est fini, il se peut que vous restiez avec des questions difficiles : Qu’est-ce qui s’est produit au juste ? Où est-ce que j’ai mal fait ? Quoi faire ensuite ?!

Il est normal de ressentir de l’anxiété dans cette situation. En fait, la recherche montre qu’un niveau moyen d’anxiété peut vous aider à exceller dans des activités à haute performance (comme la course de distance) en renforçant votre énergie et en accroissant votre focalisation. L’affaire, c’est de maintenir l’anxiété en laisse pour qu’elle facilite plutôt que d’entraver votre performance. Bref, un peu d’énergie nerveuse peut être une bonne chose, mais une anxiété extrême ou de la panique, pas tellement.

Dans cet article, nous décrivons trois étapes simples pour vous attaquer aux blues d’après la course et vous préparer pour le nouveau tour.

Réfléchir

Il y a tout plein de raisons pour lesquelles vous pouvez ne pas avoir atteint un but particulier, un jour particulier. Oublier de se ravitailler, sortir trop vite, mauvais fonctionnement de l’équipement, mauvais temps, blessures et décisions regrettables concernant quoi manger le soir d’avant, pour nous borner à quelques-unes. Mais même si vous êtes pressé de mettre derrière vous une performance « désastreuse », il est important de passer quelque temps à réfléchir à la façon dont la course s’est réellement passée (comparativement à ce que vous ressentez à cet égard).

Paula Burchat, entraîneur du Club Courez Ottawa, souligne que nous pouvons beaucoup apprendre de nos luttes sur le parcours. Comme elle dit : « ce sont les batailles durement gagnées et les gros échecs qui m’ont appris le plus. » C’est ce que les recherches psychologiques les plus récentes sur la nature de la sagesse nous disent également. Il ne suffit pas de vivre une expérience. Nous avons aussi besoin de réfléchir là-dessus pour être en mesure d’évaluer ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné pour ensuite utiliser cette information critique pour fixer notre but suivant ou pour faire un petit ajustement à notre prochain plan d’entraînement. Demandez-vous qu’est-ce que vous ferez la prochaine fois. Et qu’est-ce que vous pouvez changer.

Recadrer

Le recadrage consiste à regarder une situation ou un événement sous un angle légèrement différent. Cela veut dire reconnaître et faire ressortir les aspects positifs de votre réussite – même si, au premier coup d’œil, elle pourrait sembler être moins qu’un point culminant. Il s’agit de passer d’un point de vue saturé de problème à un point de vue concentré sur des solutions concernant votre stratégie de course.

Par exemple, vous n’avez peut-être pas fini dans le temps que vous espériez, mais pour atteindre un objectif « B » ou « C », ou pour le seul fait de finir si vous culbutez ou si vous subissez une blessure à mi-course, il faut une immense dose de courage et de persévérance – et ça, c’est un reflet de votre courage et de votre engagement. C’est une force dont vous pourrez tirer parti la prochaine fois.

Comme l’a dit une de nos amies coureuses à propos d’un effort énorme qui l’a mise juste en-dessous d’un chrono qui l’aurait qualifiée pour Boston : « J’ai tout fait ce que j’ai pu pour continuer et traverser cette *&$#%^ de ligne. Je suis très heureuse de ne pas avoir l’impression d’avoir laissé des morceaux sur le parcours. Et, le meilleur, c’est que j’ai encore un but pour la prochaine fois. »

Ça, c’est le *&$#%^ d’esprit !

Refocaliser

Arriver juste un poil en-deçà, ça ne veut pas dire que vous avez failli, mais seulement que vous avez du travail à faire – et du travail agréable par dessus le marché. (Après avoir pris une pause bien méritée, bien sûr !) Laissez les leçons que vous avez apprises de cette course donner forme aux décisions, à savoir où, à quelle distance et à quelle vitesse vous voulez courir la prochaine fois. Puis refocalisez sur ce prochain objectif. Selon les facteurs qui ont influencé votre performance passée, vous pouvez vouloir conserver le même but, le diminuer ou l’augmenter encore plus. Ou peut-être voulez-vous changer les choses en y mettant un demi-marathon ou un 10K.

Quel que soit le cas, rappelez-vous que le plaisir est un combustible puissant pour la réussite. Comme champion canadien du marathon de 2013, Rob Watson fait remarquer que nous le faisons parce que nous aimons ça – même quand nous avons le sentiment que ce train-train nous pèse !

Alors, en anticipant quelques belles courses cet été et cet automne, nous espérons que, quel que soit votre chrono enregistré par la puce, vous laissez la course de cette année avec un peu plus de sagesse à cet égard, un fier sens de réussite et un objectif pour la prochaine fois.