Prendre sa place : agir et penser librement dans un contexte sécuritaire

Par Ian Fraser, le directeur exécutif et le directeur de course Courez Ottawa

Durant toute la période de la pandémie, de nombreuses conversations ont eu lieu à propos du sens que les gens donnent à la course. La course est-elle un moyen de faire face à la solitude et à l’isolement qui accompagnent ce qui semble être une série de confinements sans fin? Courons-nous pour nous tenir en forme? La course est-elle une excellente façon de bien oxygéner le cerveau et ainsi trouver des idées et résoudre des problèmes? Voilà de bonnes questions auxquelles nous devrions prendre le temps de réfléchir de temps en temps.

J’ai commencé à courir à l’âge de 8 ans, et c’est sans doute la relation la plus durable que j’aie eue. La course me permettait de me défaire d’un profond traumatisme d’enfance; lorsque j’étais dehors, seule, je maîtrisais entièrement mon corps. Le sentiment de soulagement et de liberté était indéniable; un état que je ne retrouvais pas la plupart du temps durant mes autres activités.

Comme toutes les grandes relations, nous avons connu des hauts, des bas, et des obstacles en cours de route. Parfois, nous ne nous adressions même pas la parole. Notre partenariat fructueux a parfois donné lieu à des conversations profondes et à quelques séances de soutien psychologique (physio et massage ). Il y a aussi eu des moments où nous nous sommes tenus pour acquis, mais nous avons persévéré. La plupart des grandes histoires d’amour commencent d’une certaine façon et évoluent dans un sens très différent. Au début, nous nous évadions ensemble des mauvais côtés de la vie. Puis, nous avons découvert les avantages de la bonne forme physique, et nous avons tissé des liens d’amitié avec d’autres couples par la même occasion.

Je n’ai pas vraiment pensé à utiliser le mot « épanouissement » pour répondre aux questions posées dans les paragraphes précédents, mais il convient parfaitement. Un formidable mot pour résumer le « pourquoi », qui en dit si long, si simplement. Il y a 48 ans, j’ai assurément eu l’occasion de m’épanouir, d’agir et de penser librement dans cet univers rassurant de la course.

Les espaces de confiance peuvent être à la fois des structures mentales et des environnements physiques bien réels, qui procurent un sentiment d’appartenance, de relaxation et de recul sans stress. Pour beaucoup d’entre nous, les femmes en particulier, il est souvent très difficile de créer ou de trouver ce type d’espace. Nous accorder une pause mentale de la routine ou de la vie quotidienne est déjà une réussite, mais pouvoir courir librement dehors sans ressentir une quelconque menace est une toute autre expérience. À l’approche de l’événement Femmes fortes de cette année, nous devrions tous prendre le temps de réfléchir à ce que signifient les espaces de confiance pour notre communauté et pour les femmes de notre entourage.

Au cours des 18 (insolites) derniers mois, nous avons vu plus que jamais des gens profiter du grand air, faire de l’exercice et probablement se poser les mêmes questions existentielles sur leur raison de courir. Je vois tant de groupes de femmes qui évoluent ensemble, des mères qui sortent avec leurs filles et leurs fils et qui montrent l’exemple à chaque pas.

Je ne peux que prétendre comprendre les défis que la vie impose aux femmes et aux filles. Dans une certaine mesure, nous avons effectivement évolué et réalisé des progrès depuis mes 8 ans, mais la vie quotidienne des hommes et des femmes demeure très différente. Les femmes continuent à porter toujours plus de responsabilités sur leurs épaules déjà lourdes dans ce qui semble être une quête sans fin pour l’égalité.

Lorsque vous vous joindrez à nous pour notre course Femmes fortes, sachez que chacune des femmes et des jeunes filles à la ligne de départ pensera aux expériences qui lui ont permis de s’épanouir. La course

Femmes fortes est axée uniquement sur les histoires et les expériences des femmes et des filles, mais vous verrez également des garçons et des hommes y participer. Les mères n’aident pas seulement leurs filles à s’épanouir, mais aussi leurs fils. Les conjoints, les partenaires et les maris ont une place à la ligne de départ pour célébrer la grandeur des femmes et des filles qui font partie de leur vie.

Notre communauté de coureurs et de marcheurs est diversifiée et fascinante, et elle réussit lorsque nous nous soutenons mutuellement. Même s’il est intéressant de discuter des raisons qui nous poussent à sortir et à bouger, il est plus important de simplement passer à l’action. Il y a probablement autant de raisons de se lancer que toutes les formidables personnes qui courent ou marchent que nous avons hâte d’accueillir à la course Femmes fortes, le 2 octobre. Soyez des nôtres et célébrez votre « pourquoi »!