Aperçu du Marathon d’Ottawa Banque Scotia de 2019

Auteur : Paul Gains

Chez les femmes, les Éthiopiennes dominent depuis longtemps le Marathon d’Ottawa Banque Scotia. D’ailleurs, les neuf dernières gagnantes proviennent de la nation d’Afrique de l’Est. À en juger par la liste de départ des athlètes professionnels, il ne serait pas surprenant de voir ce chiffre grimper à 10 le 26 mai.

Cette année, le pays de l’Afrique de l’est nous envoie Shuko Gemeno, 23 ans (victoire en 2:24:31 au marathon de Vienne de 2016), Abeba-Tekula Gebremeskel qui a tranché plus de cinq minutes de son record personnel lors du marathon de Séville de 2019 (terminé en 2:24:53) et débordera certainement de confiance à Ottawa, ainsi que Tigist Girma, qui s’est fait connaitre grâce à une victoire au marathon de Beyrouth de 2016 et continue de s’améliorer depuis.

En décembre 2018, Tigist a remporté le marathon de Guangzhou, en Chine, et a établi un record personnel de 2:26:44. Selon les connaisseurs, elle pourrait réussir à terminer la course en 2:24, ce qui lui permettrait de faire partie de la mêlée.

Rachel Hannah (record personnel de 2:32:09 établi au marathon de Houston de 2016) dirige les Canadiennes, notamment Dayna Pidhoresky, qui a enregistré un record personnel de 2:36:08. Un grand intérêt est également accordé à la performance d’Anne-Marie Comeau, 22 ans, qui courra son premier marathon. Elle a été skieuse de fond aux Olympiques de 2018, étudie à l’Université de Laval, et a récemment remporté le Banque Scotia 21k de Montréal.

Il y a un an, à Ottawa, Gelete Burka a établi un record canadien toutes catégories lorsqu’elle a remporté le marathon en 2:22:17. Le parcours a subi des changements en raison des inondations qui ont dévasté la région ce printemps. Il est donc difficile d’affirmer avec certitude que le record de parcours risque d’être battu. Tirfi serait plus qu’heureuse de recevoir les 30 000 $ qui reviennent à la gagnante et de retrouver son statut d’athlète de calibre mondial.

Chez les hommes, on constate une rivalité évidente entre le Kenya et l’Éthiopie, une fois de plus. L’Éthiopien Abera Kuma a terminé la course en moins de 2:06 à deux occasions, la plus récente étant lors du marathon de Rotterdam de 2018, où il a enregistré un temps de 2:05:50. Ce qui est remarquable est le fait qu’il a réalisé cette performance à peine 35 jours après avoir couru le marathon du lac Biwa, au Japon.

Sur le vol en provenance d’Addis-Ababa, Abera voyagera aux côtés d’Adugna Takele, qui a terminé troisième à Ottawa l’an dernier et qui a établi un record personnel étonnant de 2:06:32, en février. Ils seront accompagnés de l’homme le plus rapide à cette épreuve, Getu Feleke. Il a terminé deuxième au marathon de Vienne de 2012, en 2:04:50, mais à son plus récent marathon, à Istamboul, il a terminé neuvième, en 2:13:43. Le directeur de course, Manny Rodrigues, espère que Getu réalisera une performance comme à Vienne chez nous.

Un autre Éthiopien mérite également de l’attention : Ayana Tsedat, 23 ans, résident de Madrid, en Espagne. En février, il a remporté le marathon de Séville et a établi un record personnel de 2:06:36.

Les partisans kenyans seront ravis de voir Martin Kosgey (record personnel de 2:06:41) à la ligne de départ pour défier les Éthiopiens. Martin a établi son record personnel au Marathon de Frankfort en octobre 2018, où il a terminé deuxième. En 2016, il avait fait un temps de 2:07:22, au même événement, ce qui lui avait aussi valu la deuxième place.

Le double athlète olympique canadien, Reid Coolsaet, s’entraîne depuis quelques mois à Boulder, au Colorado, et profite des avantages de l’entraînement en altitude. À 39 ans, il voit approcher la fin de sa carrière, mais les gens sont curieux de voir ce qu’il est encore capable de réaliser. Son record personnel de 2:10:28 (établi à Berlin, en 2015) demeure le troisième meilleur parmi ceux des Canadiens. L’an dernier, il a assisté à la course où Cam Levins a battu le record canadien de 43 ans. Reid espérait battre ce record. Ce changement lui enlève un peu de pression, et il courra certainement plus détendu.

De nos jours, lors de la plupart des grands marathons, une grande importance est accordée à la capacité des meneurs de cadence, engagés pour assurer une course stable, mais assez rapide pour répondre aux besoins des coureurs professionnels. Lorsque les organisateurs, les agents, les entraîneurs et les athlètes se seront réunis pour discuter des aspects techniques, du parcours, des prévisions météorologiques et des autres détails connexes, les tâches seront attribuées aux meneurs de cadence.

La compétition se ressent dans l’air, du moins, autant que les années précédentes. Les conditions météorologiques, les cadences et les stratégies de course détermineront les résultats de l’épreuve. Assisterons-nous à un marathon mémorable?