Adugna Takele revient au Marathon d’Ottawa et vise le record du parcours
Par Paul Gains
Que le parcours du Marathon international d’Ottawa Tartan soit légèrement modifié ou non, Adugna Takele saura parfaitement s’y retrouver dans les rues de la capitale nationale du Canada lorsqu’il participera à cette course Label d’or le 29 mai.
L’Éthiopien, aujourd’hui âgé de 33 ans, a déjà participé deux fois au marathon ici : en 2018, où il a terminé troisième, et en 2019, où il a terminé cinquième. La troisième fois sera-t-elle la bonne?
Certains connaisseurs se souviendront peut-être qu’il a également terminé deuxième au 10K d’Ottawa lors de son premier passage dans la ville. C’était en 2013. Bien qu’il ait réussi une course étonnante en 27:38 ce jour-là, il a raté de peu la victoire. Il est tout de même devenu le coureur de 10K le plus rapide du monde cette année-là, après avoir remporté le 10K de Taroudant, au Maroc, en 27:30.
Malgré ses réussites sur cette distance, il a décidé de passer au marathon peu de temps après.
« Courir le 10K était un peu un défi pour moi », se souvient-il. « J’avais un peu de mal dans les jambes et je trouvais la vitesse un peu pénible. J’ai donc trouvé que passer au marathon était la bonne décision à ce moment de ma carrière. »
Pour cette quatrième présence à Ottawa, il sera l’un des favoris du marathon, non seulement parce qu’il connaît bien les rues, mais aussi parce qu’il a été très performant depuis son dernier passage. En janvier 2019, il a terminé le marathon de Dubaï en 2:06:32.
Plus récemment, le 22 mars cette année, il a établi un nouveau record personnel de 2:05:52, à Séville. Il a confiance en sa forme physique actuelle et pense qu’il peut maintenant atteindre le record du parcours d’Ottawa, établi par son compatriote Yemane Tsegaye (2:06:54).
« Je pense que je peux (battre le record) », dit Adugna. « Ce sera difficile, mais possible. Si je suis en bonne santé et à 100 % ce jour-là, tout est possible. Si Dieu le veut. »
« Ma récupération (de Séville) a été plutôt facile. Elle a duré 15 jours. Nous avons eu amplement le temps de nous reposer, en raison de la COVID, donc une période de 15 jours était suffisante. L’entraînement se passe très bien. J’ai eu certains problèmes il y a quelque temps, mais tout va bien maintenant. Nous nous entraînons durement pour nous assurer de gagner cette course. »
Il ajoute que la victoire est son principal objectif, mais que battre le record « serait la cerise sur le gâteau. » Il espère que ses connaissances d’Ottawa et des gens de la ville lui seront utiles lorsqu’il participera à la course. Adugna garde un bon souvenir de ses expériences précédentes à Ottawa.
« Oui, j’aime Ottawa et les gens qui y vivent », affirme-t-il. « Ce sont des gens très accueillants, humbles et aimants. J’adore y aller parce que j’aime tout ce qui s’y trouve. »
« Les paysages, les gens et la ville. J’ai beaucoup aimé me promener et profiter de la beauté de la ville. J’ai pu discuter avec des résidents et j’ai passé un moment merveilleux. »
Bien qu’il ait déménagé à Addis, la capitale de l’Éthiopie, afin de poursuivre sa carrière de coureur, comme le font la plupart des coureurs, il n’a pas oublié ses racines à Arsi. Il n’a pas non plus oublié que c’est son oncle qui lui a inspiré l’idée de devenir un coureur professionnel. Il lui répétait souvent que cette carrière pouvait changer sa vie et profiter à sa famille.
Dans un pays où le revenu par habitant est l’un des plus bas au monde, les prix des courses à l’étranger représentent un énorme avantage financier. Cette année, le prix d’Ottawa, par exemple, comprend 24 000 $ pour le gagnant et une prime de 10 000 $ pour le record du parcours.
« Mon oncle a été ma plus grande inspiration. Il m’a motivé, m’a poussé et m’a montré que, si on veut réussir dans la vie et atteindre de grands objectifs, il faut travailler dur pour y arriver », affirme Adugna avec enthousiasme.
« Je veux me faire un nom et laisser un bel héritage. Je veux avoir une sécurité financière pour que ma famille puisse mener une bonne vie. »
Adugna est marié à Eden Taye et le couple a un fils, Gadisa Adugna. Dans la culture éthiopienne, le prénom du père est transmis aux enfants comme deuxième nom. Il est évident que sa famille le rend fier.
« J’aime passer du temps avec ma famille, ajoute-t-il, et sortir et découvrir divers endroits ou rester à la maison, regarder la télévision et relaxer. »
Le coordonnateur des athlètes professionnels d’Ottawa, Dylan Wykes, lui-même marathonien olympique canadien, déploie de grands efforts pour rassembler des athlètes de classe mondiale. Quiconque se présentera à la ligne de départ pour affronter Adugna Takele aura tout un défi à relever.
La Fin de semaine des courses Tamarack d’Ottawa de 2022 aura lieu les 28 et 29 mai. À l’heure actuelle, 20 000 personnes sont inscrites à l’une des six épreuves de l’événement, auxquelles elles participeront en courant, en marchant ou en roulant. Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour vous inscrire, consultez notre site Web à l’adresse www.runottawa.ca/fr.