Les années 1980 : Le marathon d’Ottawa prend de l’ampleur
Les années 1980 ont marqué le début de nombreuses tendances mémorables, du Cube Rubik à Pac-Man en passant par le Walkman de Sony. Toutefois, les années 1980 ont également été une période de croissance pour le marathon d’Ottawa, car le sport de la course en général a fortement gagné en popularité à cette époque.
Alors que seulement 146 athlètes ont lacé leurs souliers et ont participé à la course inaugurale dans les rues d’Ottawa, en 1980, le marathon d’Ottawa a attiré plus de 4 000 coureurs. L’épreuve a également attiré des coureurs de plus en plus compétitifs venus de toute l’Amérique du Nord. En 1981, environ 20 % des quelque 3 500 participants ont terminé la course en moins de trois heures.
Attirer les meilleurs parmi les meilleurs
Au début des années 1980, Mike Dyon était l’athlète au sommet. Après avoir remporté le marathon d’Ottawa en 1977, il a de nouveau gagné la course en 1981 et 1983. Mais, durant la décennie, des coureurs comme Bruce Wainman, Peter Maher et Gord Christie ont commencé à gravir les échelons. À la fin des années 1980, Gord Christie était impossible à devancer. Il a gagné la course en 1988, en 1989 et à nouveau en 1990.
L’épreuve de 1984 a attiré les meilleurs marathoniens du Canada, car c’est à Ottawa que se déroulaient les qualifications pour les Jeux olympiques. Silvia Ruegger a été la meilleure athlète féminine cette année-là. D’ailleurs, elle a établi un nouveau record de course qui a tenu pendant 21 ans. Grâce à cette victoire, Silvia Ruegger a représenté le Canada lors du tout premier marathon olympique féminin à Los Angeles, où elle s’est classée 8e.
Cependant, Silvia Ruegger n’a pas été la seule personne à établir un record lors du marathon d’Ottawa de 1984. Le gagnant chez les hommes, David Edge, a battu le record du parcours de près de 3 minutes, avec un temps de 2:13:19, et Iremeli Ruponen a établi un nouveau record chez les femmes vétéranes, avec un temps de 2:47:44.
Une épreuve pour tous les athlètes
Dans les années 1980, le marathon d’Ottawa a également attiré davantage de participants de groupes diversifiés, notamment des personnes en situation de handicap. En 1979, Lou Mulvihill, d’Ottawa, a été le premier participant en fauteuil roulant à terminer le marathon, et en 1983, un trophée distinct a été créé pour les vainqueurs en fauteuil roulant.
Cette année-là, c’est Rick Hansen, surnommé « The Man in Motion » (l’homme en mouvement), qui a remporté la victoire. Il a été le premier athlète en fauteuil roulant à franchir la ligne d’arrivée du marathon de Boston, en 1982, et a ensuite remporté 19 marathons en tout. Le marathon d’Ottawa de 1983 occupe toutefois une place particulièrement importante dans ses souvenirs.
« Le fait que le marathon organisé dans la capitale de mon pays devienne accessible aux athlètes en fauteuil roulant était hautement symbolique », explique Rick Hansen. « Le sport reflète l’image que la société a d’elle-même, ses valeurs. »
La course est aussi devenue accessible à de plus en plus d’athlètes ayant une déficience visuelle. En 1983, Jacques Pilon, d’Ottawa, a été le premier coureur non-voyant à terminer le marathon d’Ottawa en moins de trois heures. Il se souvient que pour s’entraîner, il a monté et descendu les 273 marches du YMCA, et a couru sur les rampes du Centre civique d’Ottawa.
Fins tragiques
La ligne d’arrivée du marathon d’Ottawa est un lieu souvent empreint de drame. En 1982, le coureur Paul Bush s’est effondré à quelques mètres de la ligne d’arrivée et a été transporté d’urgence à l’hôpital. Mais, quelques semaines plus tard, les organisateurs de la course ont réaménagé la ligne d’arrivée pour lui afin qu’il puisse terminer la course. Paul Bush n’a plus jamais couru de marathon, mais a participé à de nombreuses courses 10K.
Malheureusement, d’autres histoires n’ont pas eu une fin aussi heureuse. En 1985, Mervin Smith, un Torontois de 47 ans, s’est effondré à la marque des 35 kilomètres de la course après avoir subi une crise cardiaque. Bien que le personnel médical sur place soit arrivé auprès du coureur dans les minutes qui ont suivi son effondrement et ait commencé la réanimation, Mervin Smith est malheureusement décédé plus tard à l’hôpital.
Une affaire de famille
Dès sa création, le marathon d’Ottawa a été un événement pour toute la famille, et cette tradition s’est poursuivie tout au long des années 1980. En 1981, Raymond Metcalfe et ses filles, Abbigail (9 ans), Ailsa (11 ans), et Yvette (13 ans) ont participé au marathon. Le père, originaire de Deep River, en Ontario, a dit aux filles qu’elles pourraient participer seulement si elles pouvaient courir jusqu’à 32 km la semaine précédant le marathon, et les filles ont réussi. Elles se sont entraînées tous les jours après l’école pour respecter sa condition.
Le marathon d’Ottawa a également attiré des familles très performantes à cette époque. Des jumelles identiques, Sylvaine et Patricia Puntous, se sont classées 2e et 3e lors de la course de 1981. Le duo montréalais a non seulement couru ensemble durant toute la course, mais a aussi franchi la ligne d’arrivée en même temps, avec un chrono de 2:48:59. Les sœurs Puntous sont ensuite devenues deux des meilleures triathloniennes du Canada. En effet, elles ont remporté le Hawaii Ironman Triathlon en 1983 et en 1984.
Chapeau aux organisateurs
Ken Parker faisait partie d’un groupe de coureurs qui a créé le marathon, en 1975. Pendant les six premières années, il a non seulement organisé l’épreuve, mais il y a également participé. Toutefois, après la course de 1981, Ken Parker a jugé que les exigences des deux activités étaient trop grandes.
« Je courais intensément pendant une dizaine de minutes avant la course, puis j’enlevais mes survêtements, je m’échauffais pendant quelques minutes, et j’attendais le coup du pistolet », explique-t-il. « Ensuite, dès que je finissais de courir, je retournais m’occuper de l’événement. »
Ken Parker est demeuré directeur de course jusqu’en 1986. Il a cédé les rênes lorsque le marathon a commencé à prendre de l’ampleur, à attirer un nombre croissant d’athlètes et de commanditaires, et à gagner en prestige.
Le docteur Howard Cohen, qui a participé à tous les marathons d’Ottawa jusqu’en 2020, est reconnaissant envers les organisateurs comme Ken Parker d’avoir créé un événement qui attire les coureurs de tous les niveaux. Voilà peut-être le secret qui explique pourquoi la course, appelée aujourd’hui le Marathon international d’Ottawa Tartan, est toujours aussi populaire, quelque 50 ans plus tard.
Faits intéressants
- En 1982, les titres masculin et féminin ont été remportés pour la première fois par des athlètes des États-Unis. Greg Leroy a été le premier homme à franchir la ligne d’arrivée, avec plus de cinq minutes d’avance, et Margo Elson a été la première femme.
- La course de 1982 s’est déroulée dans les conditions les plus chaudes jamais enregistrées. En effet, la température a atteint 23 °C (un record qui n’a été dépassé qu’en 1991).
- En 1983, la course a été rebaptisée « Marathon Labatt’s Lite de la capitale nationale », et une horloge numérique d’une valeur de 3 700 $, la première du genre au Canada, a été utilisée durant l’événement.
- La course de 1986 a failli ne pas avoir lieu, car le conseil d’administration a voté l’annulation de l’événement en raison de la baisse du nombre de participants et du manque de commanditaires.
- En 1986, la course 10K a été ajoutée et a attiré 855 participants.
- En 1988, Margarita Galicia est devenue la première et la seule personne du Mexique à remporter le marathon.
- Bernard Voyer, de Hull, vice-champion en 1988, a été disqualifié après avoir accepté une boisson à un poste d’eau non désigné.
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