Le long parcours et la persévérance de Jim Willett

Jim Willett courra son tout premier marathon le 8 mai à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

Trois semaines plus tard, le 29 mai, il en fera un deuxième au marathon d’Ottawa Banque Scotia.

Entre ces deux marathons, il courra de la côte est jusqu’à la capitale nationale – soit au total environ 1 100 kilomètres.

Il faut dire que M. Willett est un habitué des longs parcours; il a complété des courses extrêmes de 250 kilomètres étalées sur plusieurs jours, comme la traversée du désert d’Atacama, au Chili, et le marathon extrême du désert de Kalahari, en Afrique du Sud.

En 2014, M. Willett a établi un nouveau record de vitesse sur le sentier Bruce en parcourant une distance près de 900 kilomètres entre Niagara Falls et Tobermory, en 10 jours, 13 heures et 57 minutes.

Bien que ces courses exigent une endurance physique hors du commun, M. Willett estime qu’elles sollicitent bien davantage l’endurance mentale.

« À mon avis, cela devient presqu’entièrement une question de ressources mentales », explique M. Willett, qui est aussi ambassadeur des courses MEC. « La volonté peut donner au corps des ressources insoupçonnées. »

Son parcours d’ultramarathonien a commencé à la fin de 2009, quand il a complété son premier demi-marathon. À peine quelques semaines après, il recevait un diagnostic de cancer du côlon.

« Je n’avais eu jusqu’alors aucun problème de santé, sauf des blessures sportives courantes. J’ai donc été atterré d’apprendre cette nouvelle au milieu de ma trentaine », souligne-t-il.

Après avoir subi plusieurs chirurgies au début de 2010 et six mois de traitements de chimiothérapie, il était en voie de guérison et pensait à ce qu’il voulait faire de sa vie.

« Le cancer a eu pour effet de créer un sentiment d’urgence », affirme-t-il. « J’aimais l’aventure et cela a toujours fait partie de mes projets. »

« J’ai compris que je devais les réaliser sans attendre, parce qu’on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. »

Une fois rétabli, M. Willett a visé haut pour sa deuxième course : la traversée du désert de Gobi.

Cette course de 250 kilomètres dans le désert de Gobi, en Chine occidentale, dure sept jours et confronte les coureurs à des températures éprouvantes et à toutes sortes de terrains difficiles.

Willett a complété cette course en juin 2011.

« Le cancer a changé ma vie, mais la course dans le désert de Gobi a vraiment été un étape déterminante. Cette expérience a complètement changé ma perspective sur ce que je pensais être capable faire et ce que je voulais voir dans le monde », ajoute-t-il.

Quand il s’est mis à participer à des ultramarathons et à parcourir le monde, M. Willett a créé un blogue qui, à l’époque, visait surtout à partager ses expériences avec ses amis et sa famille.

Mais ses billets se sont rapidement répandus et il a commencé à recevoir des courriels de lecteurs du monde entier, qui étaient nombreux à le remercier de les encourager à rester positif et à aller de l’avant.

Il a aussi créé une page Facebook nommée The Optimism Revolution (la révolution de l’optimisme), où il partage des pensées et des conseils de motivation. Le message a porté, puisque cette page a aujourd’hui près de 250 000 fans.

Qu’il s’agisse d’entreprendre un ultramarathon de 250 kilomètres ou de relever un défi de la vie quotidienne, M. Willett croit que la persévérance commence par ce que nous nous disons.

« Je suis convaincu que nos pensées ont le pouvoir de façonner la réalité. Si vous vous dites qu’une entreprise est trop difficile ou trop ardue, vous devrez éventuellement y renoncer. »

C’est pour cela que M. Willett parcourra entre deux marathons les 1 100 kilomètres qui séparent Fredericton d’Ottawa.

En s’attaquant à ce défi et en courant le long du fleuve Saint-Laurent, M. Willett compte aussi s’arrêter et rencontrer des gens en chemin pour recueillir des témoignages de persévérance.

Lors de ses précédents parcours à travers forêts et déserts, M. Willett courait contre la montre et n’avait pas vraiment le temps de s’arrêter pour bavarder.

Il veut que cette course soit différente.

« Au fil de mes aventures et de mes rencontres, je me suis rendu compte que tout le monde a une histoire à raconter. Je veux contribuer à diffuser des témoignages pour aider les autres à s’accomplir », dit-il.

Le parcours de M. Willett commence le 8 mai au marathon de Fredericton. Suivez-le de la ligne de départ à la ligne d’arrivée de son périple qui se terminera trois semaines plus tard au marathon d’Ottawa Banque Scotia sur Facebook, Twitter et Instagram. Et ne manquez pas de le saluer quand vous le verrez courir à Ottawa!