D’un record personnel à un équilibre personnel
Le Marathon d’Ottawa Banque Scotia est dans moins de trois semaines. Une chose est sûre : je ne battrais pas mon record personnel le 28 mai prochain. Et ça me va.
Dans le passé, j’avais à cœur mes records personnels. À chacun de mes marathons, j’ai réussi à retrancher quelques minutes ou secondes à mon meilleur temps précédent. Il s’agissait d’un excellent paramètre pour indiquer le niveau d’effort que j’avais déployé pendant l’entraînement et comment mon épreuve s’était déroulée.
Par contre, cette année, les choses sont différentes : je reviens à la course après une pause de deux ans et je dois maintenant m’entraîner en fonction du fait que nous avons maintenant un enfant. Je me suis engagé à ne pas laisser la course (trop) empiéter sur le temps que je passe en famille.
Par contre, au fond de moi, je rêvais de courir plus vite que jamais lorsque je me suis inscrit. Je voulais battre mon dernier record personnel.
Mais les choses ont bien changé. Chaque semaine, je manquais un entraînement important (ou deux). Et chaque semaine, je n’arrivais pas à courir selon la cadence que je m’étais fixée. Peu importe ce qu’amènerait la journée de l’épreuve, je n’arriverais pas à battre mon dernier record.
Et c’est en courant calmement le long du canal Rideau, par une belle soirée, que je me suis rendu compte que ça ne me dérangeait aucunement. Courir plus rapidement n’était plus ma motivation.
Au cours des trois derniers mois, au lieu de m’en faire parce que je n’avais pas suffisamment de temps pour courir autant que je le voulais, j’ai pris le temps de mettre mon fils au lit. J’ai passé du temps avec mes parents, qui ont récemment déménagé à Ottawa. J’ai fait des heures supplémentaires. Bref, le train-train quotidien.
Et . .
J’ai tout de même réussi à inclure deux ou trois courses satisfaisantes chaque semaine. J’ai repris contact avec mon merveilleux groupe de course. Je suis plus en forme et plus heureux que je ne l’étais avant que je m’inscrive au marathon. Et la « cerise sur le sundae »? Dans trois semaines, je parcourrai une superbe ville, sous les encouragements des spectateurs et avec l’aide des bénévoles, qui me donneront de quoi me ravitailler pendant mon trajet. C’est tout simplement génial!
La course nous en apprend beaucoup. En décembre, je ne me serais jamais inscrit si j’avais eu le moindre doute de ne pas être en mesure d’établir un nouveau record personnel. Je sais maintenant qu’il y a d’autres choses importantes à mes yeux, mais cela ne signifie pas que je ne peux pas apprécier la beauté de la course et l’expérience d’un marathon.
En réalité, le simple fait de courir, sans réelles attentes, pourrait être plus important que jamais pour garder les éléments en perspective.
Donc, pour le moment, je vais mesurer mes records personnels non pas en minutes et en secondes, mais en moments d’équilibre. L’équilibre entre la course et mes autres priorités. Mes records personnels se définiront dorénavant en équilibre personnel.
Mention spéciale : Mon entraînement n’aurait pas été possible sans la précieuse aide de mon épouse, Meghan, qui a accepté que je me prépare en vue d’un autre marathon malgré que nous soyons très occupés et qui m’a permis de faire autant de courses que possible. Merci ma chérie, tu es la meilleure!
Andrew Vincent est un musicien, coureur et partenaire chez Spruce Creative. Il participera au Marathon d’Ottawa le 28 mai prochain. Son but est de franchir la ligne d’arrivée en souriant, de taper dans la main de son fils Tom et d’amasser de l’argent pour la Société d’Alzheimer d’Ottawa.